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Sivens

Testet et Rémi Fraisse : les gendarmes mentent encore

L’Inspection de la gendarmerie a publié un rapport prétendant faire la lumière sur le comportement des forces de l’ordre sur la zone du Testet. Mais dès la page 2, un mensonge surgit.


Le 2 décembre 2014, l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a remis son Rapport d’enquête administrative relative à la conduite des opérations de maintien de l’ordre dans le cadre du projet de barrage de Sivens (Tarn).

-  Télécharger le rapport :

Le document entend faire la lumière sur ce qui s’est passé entre août et octobre 2014 sur la zone humide du Testet. De nombreux éléments en sont discutables, notamment tout ce qui concerne le comportement des forces de l’ordre durant les mois de septembre et d’octobre. Un passage mensonger révèle le manque d’honnêteté de ce rapport. Reporterre publie le témoignage de Ben Lefetey, le porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet.


Page 2 du rapport, les auteurs indiquent : « Monsieur Ben Lefetey, porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet a été contacté par l’IGGN pour lui proposer de recueillir ses commentaires sur les événements de Sivens, sans réponse de sa part à ce jour ».

Alors que mon téléphone était en mode silence du fait que je voyageais en train, j’ai reçu un message téléphonique le jeudi 27 novembre à 16 h 45 du Général Marc Betton, membre de l’IGGN : « J’aurai souhaité recueillir vos commentaires par visioconférence, si vous en êtes d’accord bien entendu puisqu’il s’agit d’une démarche purement volontaire. Cet entretien pourrait se faire au cours de la journée de demain, rappelez-moi si vous en êtes d’accord ».

-  Ecouter ici :

M. Betton ne me laisse pas de numéro de téléphone, mais mon appareil a enregistré son numéro d’appel. Lorsque je prends connaissance du message vers 17 h 30, je note le numéro utilisé pour m’appeler et je tente aussitôt (17 h 36) de le joindre. Aucune réponse. Le lendemain, j’ai tenté à nouveau 4 fois (10 h 17, 10 h 21, 11 h 06 et 14 h 30).

J’ai ensuite abandonné en prévoyant de rechercher les coordonnées de l’Inspection générale la semaine suivante quand j’aurais assez de temps, étant très pris par mes rendez-vous sur Paris. Mais le rapport a été publié le mardi 2 décembre…

Alors que l’enquête a commencé début novembre, les inspecteurs m’ont donc contacté la veille de la clôture du rapport et sans tenter de me recontacter eux-mêmes le vendredi 28.

Il est malhonnête de laisser croire dans le rapport que je n’ai pas voulu donner suite, sous-entendant ainsi que le Collectif d’opposants n’aurait rien à dire, lors de cette enquête administrative, sur l’attitude des gendarmes.

Nous avons toujours montré notre volonté de coopérer avec les enquêteurs comme la dépêche AFP l’a bien relayé dès le 26 octobre au matin quand nous avons réagi au décès de Rémi Fraisse. Déjà, ce soir-là, le procureur avait prétendu que les enquêteurs n’avaient pu se rendre sur place « du fait de l’hostilité des opposants » alors qu’il n’avait même pas tenté de nous joindre pour faciliter leur venue. Les jours suivants, prévenus de la venue des enquêteurs, les zadistes les ont laissés pourtant travailler sans aucune hostilité !

À quand une enquête administrative sur le comportement de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale ou du procureur d’Albi ?

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