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Un million de signatures contre les OGM

Le cap d’un million de signatures demandant un moratoire sur les OGM en Europe vient d’être franchi. Selon le Traité de Lisbonne, la Commission va devoir organiser un référendum sur les cultures transgéniques.


Il y a moins de sept mois, Avaaz et Greenpeace ont lancé une grande pétition européenne demandant à la Commission européenne de suspendre toute nouvelle autorisation d’OGM en Europe tant que les procédures d’évaluation de ces OGM n’auront pas été revues. L’ambition de cette pétition était de dépasser le chiffre symbolique d’un million de signatures. C’est chose faite : le 28 septembre, cette pétition a atteint puis dépassé le million de signataires. Et les signatures continuent d’affluer sur http://greenpeace.fr/ogmjenveuxpas/...

« Cette pétition est une grande première et ce million de signatures recueillies à travers toute l’Europe montre que l’opposition aux OGM est forte et partagée, affirme Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM pour Greenpeace France. La Commission doit en prendre acte et stopper sa politique pro-OGM. »

États et citoyens européens font front face à la Commission

En décembre 2008, le Conseil européen des ministres de l’Environnement avait exigé de la Commission qu’elle renforce les procédures d’évaluation avant toute nouvelle autorisation d’OGM, afin de mieux prendre en compte les impacts environnementaux et sociaux. Cette demande est restée lettre morte : en mars dernier, la Commission a ainsi donné son feu vert à la pomme de terre transgénique Amflora de BASF.

Cette autorisation a généré des réactions de protestation de nombreux pays européens : les gouvernements luxembourgeois et polonais se sont ralliés au recours déposé par la Hongrie et l’Autriche auprès de la Cour de Justice européenne. Jean-Louis Borloo affirme que la France a fait de même (lire http://bit.ly/ayeBXM).

Par ailleurs, le 26 septembre, les ministres européens de l’Agriculture ont rejeté avec force une proposition de la Commission visant à donner à chaque État membre la possibilité de décider seul d’autoriser les OGM sur son territoire.

« En tentant de "nationaliser" les décisions sur les OGM, la Commission a voulu tenter de leur faciliter l’accès au marché européen via les pays réputés "pro OGM". Les ministres de l’Agriculture et un million de citoyens européens viennent de lui signifier qu’elle doit revoir sa copie », déclare Arnaud Apoteker.

OGM : des scandales en série…

Enfin, la pétition exige notamment un « organisme éthique et indépendant » pour évaluer l’impact des OGM. Or justement, le 29 septembre, Libération publiait un article remettant en cause l’indépendance de l’EFSA (Agence européenne de sécurité alimentaire, en charge de l’évaluation des impacts des OGM). Depuis son arrivée au sein de cette agence, en 2006, la présidente du conseil d’administration de l’EFSA, Diana Bànàti, a caché qu’elle faisait partie des dirigeants de l’ILSI (International Life Science Institute) une organisation de lobbying regroupant 400 entreprises parmi lesquelles Monsanto, BASF, Bayer, etc.

« Les liens incestueux entre autorités en charge d’évaluer les OGM et lobbies pro-OGM sont ici encore flagrants, conclut Arnaud Apoteker. Un moratoire sur toutes les autorisations d’OGM est nécessaire tant que les procédures n’auront pas été revues. Les coups de force pro-OGM de la Commission doivent cesser ! »

Vers la première « initiative citoyenne européenne » ?

Cette pétition Avaaz-Greenpeace a été lancée dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne. Défini dans le traité de Lisbonne de décembre 2009, ce dispositif permet à un million de citoyens européens de saisir la Commission européenne. Dans les semaines qui viennent, Greenpeace et Avaaz remettront en mains propres cette pétition au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.


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