À Paris, une action en écho de la Marche des peuples pour le climat

En écho à la Marche des peuples qui s’est déroulée à Lima, où se poursuit la conférence des Nations unies sur le climat, un rassemblement a eu lieu mercredi à Paris. Imaginatif, mais clairsemé.
Mercredi 10 décembre, jour des Droits de l’Homme, une grande Marche des peuples pour le climat a pris possession des rues de Lima. L’action s’inscrivait dans le cadre du sommet des peuples, qui s’est ouvert lundi, dans la capitale péruvienne, et coïncide avec l’arrivée des représentants d’Etat pour les derniers jours de négociations internationales sur le climat, dans la COP 20.

- A Lima -
En solidarité, un « happening » était organisé sur la place de la République, à Paris, le même jour en fin d’après-midi. Un moyen de « se faire l’écho de ces luttes contre l’extractivisme ou contre la déforestation, de ces luttes paysannes qui convergent de par le monde entier » selon Gilles Lemaire, représentant d’Alternatiba Ile-de-France, un des organisateurs de la manifestation.
Avec d’autres organisations écologistes, telles que Greenpeace ou Vélorution, ils avaient concocté une mise en scène à destination des passants. D’un côté, les grands « méchants », incarnés par quelques déguisements d’homme-maïs – forcément OGM – ou de pétroliers Total mal intentionnés, emmenés par le grand lobbyiste des multinationales, Eddy.
De l’autre, des paysans bio, des vélos et tout un ensemble d’alternatives qui dessinent un autre monde. Et que les citoyens sont appelés à porter, à l’image de cette grosse mappemonde gonflable éclairant la nuit parisienne, comme une lumière à suivre.

- La Terre... à regonfler -
Car au milieu, la fresque vivante donne à voir des citoyens enchaînés, au pied de la Statue de la liberté. Comme un symbole ultime d’un asservissement qui ne dit pas son nom : « L’idée est de dire qu’on est prisonnier du système actuel porté par quelques multinationales qui profitent de l’inertie pour asseoir leur pouvoir sur les peuples » explique Lili, la scénariste de cette représentation théâtrale.
Sur l’air d’un opéra de Prokofiev, le dénouement donne ainsi à voir ces citoyens se libérant de leur chaînes pour porter la planète, ainsi regonflée d’un autre avenir. Une métaphore un peu trop manichéenne pour rendre compte de la complexité de la situation actuelle et des négociations en cours ?
Peut-être, répond-on du côté des organisateurs. Mais la caricature, l’exagération et le second degré sont des outils d’aide à la prise de conscience : « On est en train de se noyer, mais comme l’eau n’est pour l’instant qu’au niveau des genoux, on ne s’en inquiète pas… », dit Claire, une militante aux multiples casquettes, qui se dit « indignée par l’absence de réaction collective ».
L’occasion était un moyen de donner un nouveau « coup de pouce » au climat pour les manifestants qui, pointant le gros doigt en l’air, cherchaient donc à interpeller une fois de plus les décideurs publics assis autour de la table à l’autre bout du monde. Mais à peine plus de soixante, pas sûr qu’ils soient véritablement entendus…
