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Après un séisme de magnitude 5,4, la centrale nucléaire de Cruas à l’arrêt

Lundi 11 novembre 2019, un tremblement de terre de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter a frappé la commune du Teil, à proximité de Montélimar, en Ardèche. Quatre blessés sont à déplorer. Entre 20 et 30 maisons se sont effondrées. Plus de 200 habitations sont encore fragilisées et des dizaines de personnes ont dû dormir hors de chez elles, lundi soir, dans des gymnases mis à disposition par les autorités.

C’est le plus fort tremblement de terre en France métropolitaine depuis une quinzaine d’années. Son épicentre se situe à une vingtaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Cruas, qui a été mise à l’arrêt.

« Le seuil sismique vibratoire a déclenché une alarme sur un seul des cinq capteurs présents sur le site. Aucun dégât sur les bâtiments n’a été constaté, et les installations fonctionnent normalement », a assuré le préfet lors d’une conférence de presse, s’appuyant sur un avis de l’Agence de sûreté nucléaire (ASN).

Toutefois, « conformément à la procédure de sécurité et de précaution établie par l’opérateur, un arrêt des réacteurs surviendra dans les prochaines heures, afin de permettre un audit approfondi des installations », a-t-il ajouté.

Dans une note d’information rendue publique lundi soir, l’ASN indique qu’ « elle examinera les conditions dans lesquelles les réacteurs pourront redémarrer ». Leur arrêt pourrait durer, selon l’institution, « quelques jours ».

Mais pour le réseau « Sortir du nucléaire », « le risque sismique n’est pas assez pris en compte dans la vallée du Rhône ». Il dénonce « l’attitude désinvolte d’EDF » et rappelle que la magnitude de ce séisme était supérieure au « séisme majoré de sécurité » de 5,2 pour lequel les centrales du Tricastin et Cruas ont été construites.

Dans une série de tweets, l’association anti nucléaire souligne les nombreux défauts de résistance au séisme des centrales françaises : une portion de la digue de Tricastin ne résisterait pas, d’après elle, au séisme majoré de sécurité. Plusieurs câbles seraient aussi trop fragiles, les tuyauteries des stations de pompage trop rouillées, et les diesels de secours trop vulnérables.

Selon elle, « il est urgent d’arrêter ces centrales avant qu’un accident grave ne survienne. »

  • Photo : Centrale nucléaire de Cruas (Vidéo FR3)

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