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Cyclistes et piétons respirent plus de pollution que les automobilistes

Les cyclistes et piétons inhalent plus de particules produites par le trafic routier que les usagers de transports motorisés : c’est le résultat d’une étude publiée le 18 janvier dans la revue scientifique Environment International. Les scientifiques de l’Institut d’épidémiologie et de santé publique Pierre Louis (Inserm/Sorbonne Université), qui ont mené cette recherche, ont analysé l’exposition des individus au carbone suie, un polluant aérien produit par le trafic routier, en fonction des différents modes de transport qu’ils empruntaient.

Les données ont été collectées dans la métropole du Grand Paris entre 2018 et 2020, auprès de 283 participants suivis durant six jours. Pendant leurs trajets et entre deux trajets, un capteur porté en bandoulière à l’épaule par chaque participant a permis de mesurer la concentration aérienne de carbone suie à proximité de leur nez et de leur bouche [1].

Résultat : pour une même période de trente minutes, les participants, lorsqu’ils se déplacent, inhalent plus de deux fois la dose de carbone suie que celle inhalée sur leur lieu de résidence ou de travail. Par ailleurs, la marche à pied et le vélo exposent l’usager à une concentration en carbone suie très inférieure à celle des transports motorisés, mais l’augmentation de la ventilation due à l’activité physique entraîne l’inhalation de quantités plus importantes de ce polluant. Le vélo est associé à l’inhalation de carbone suie la plus élevée (+0,4 microgramme (µg) pour trente minutes de trajet par rapport à la marche), puisque les cyclistes combinent une activité physique et une proximité au trafic routier plus importantes que les marcheurs.

Le carbone suie est notamment généré par la combustion incomplète des carburants fossiles et d’autres molécules produites par le trafic routier. Des études ont montré que l’exposition au carbone suie pouvait provoquer des maladies respiratoires chroniques, des atteintes neurologiques et des maladies cardiovasculaires.

« Il est toutefois important de préciser que l’inhalation de polluants aériens ne constitue qu’un élément du tableau des bénéfices et des risques associés aux différents modes de transport, et qu’il faut également considérer les autres pièces du puzzle que sont l’exposition au bruit, le stress dans les transports et l’activité physique réalisée, pour laquelle la pratique de la marche et du vélo est largement recommandée », précise Basile Chaix, directeur de recherche à l’Inserm qui a encadré l’équipe de recherche. Selon le communiqué de l’Inserm, « des études à venir de l’équipe vont explorer la réponse physiologique des participants de l’étude, en termes de pression artérielle et de fonction pulmonaire, aux polluants aériens dans les microenvironnements de transport ».

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