En Libye, des inondations « jusqu’à 50 % plus intenses » avec le changement climatique

Près de 4 000 morts et plus de 9 000 disparus ont été recensés en Libye par l'OMS, après les inondations catastrophiques de septembre 2023. - Capture écran Twitter/France 24
Près de 4 000 morts et plus de 9 000 disparus ont été recensés en Libye par l'OMS, après les inondations catastrophiques de septembre 2023. - Capture écran Twitter/France 24
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Au lendemain d’un été des calamités, des inondations meurtrières ont frappé de plein fouet le pourtour méditerranéen. Dans le sillage de la tempête Daniel, près de 4 000 morts et plus de 9 000 disparus ont notamment été recensés en Libye par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Or, dans une étude publiée le 19 septembre, des climatologues assurent que la fréquence de ces précipitations hors normes est décuplée par le changement climatique anthropique.
Parus sur le site du consortium World Weather Attribution (WWA), ces travaux estiment la survenue d’un tel épisode météorologique « jusqu’à 10 fois plus probable en Grèce, en Bulgarie et en Turquie, et jusqu’à 50 fois plus probable en Libye ». Certains experts lui ont attribué le nom de « médicane », contraction du mot Méditerranée avec le terme anglais hurricane, signifiant ouragan. En clair : plus la température dans l’atmosphère grimpe, plus celui-ci est chargé en vapeur d’eau… multipliant ainsi les risques de violentes précipitations.
Les émissions dégagées par les activités humaines augmentent aussi l’intensité de ces événements extrêmes. En Libye, par exemple, les précipitations sont devenues « jusqu’à 50 % plus intenses par rapport à un climat plus froid de 1,2 °C », rapporte à Libération Mariam Zachariah, coautrice de l’étude.
Validée par les pairs, la méthode de travail utilisée par les chercheurs avait déjà établi que le changement climatique provoqué par les humains était à l’origine des terribles canicules ayant frappé l’Europe du Sud en juillet, et des mégafeux ayant ravagé les forêts canadiennes dès le mois de mai. Si ces résultats sont sûrs, les climatologues précisent toutefois que ceux obtenus pour les inondations comportent de « grandes incertitudes mathématiques ».