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Face au risque de pénurie, l’Allemagne prolonge deux centrales nucléaires

Centrale de Jänschwalde, en Allemagne.

C’est une volte-face dans un pays où la population est traditionnellement peu favorable au nucléaire. L’Allemagne va prolonger la durée de vie de deux de ses trois centrales nucléaires jusqu’au mois d’avril, a annoncé le gouvernement allemand lundi 5 septembre.

Ces trois centrales devaient fermer d’ici la fin de l’année, conformément à la décision prise par le gouvernement de l’ancienne chancelière Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima en 2011. Mais la crainte d’une pénurie énergétique cet hiver, alimentée par la fin des approvisionnement en gaz russe, a poussé le gouvernement d’Olaf Scholz à accorder un sursis de trois mois à deux d’entre elles : Isar 2 près de Munich, et Neckarwestheim 2 dans le Bade-Wurtemberg.

« Il est certes très improbable que le système électrique connaisse des situations de crise pendant quelques heures au cours de l’hiver mais ça ne peut pas être totalement exclu actuellement », a justifié le ministre écologiste de l’Économie, Robert Habeck. Qui a toutefois insisté sur le fait que « l’énergie nucléaire est et reste une technologie à haut risque[, que] les déchets hautement radioactifs pèsent sur des dizaines de générations à venir » et qu’« une prolongation globale de la durée de vie ne serait pas défendable, même au regard de l’état de sécurité des centrales nucléaires ».

Cette décision intervient aussi alors que le chancelier Olaf Scholz et Emmanuel Macron ont conclu un accord de « solidarité » énergétique lundi 5 septembre. La France s’est ainsi engagée à livrer du gaz à l’Allemagne, alors que cette dernière « se mettra en situation de produire davantage d’électricité » pour en exporter vers la France dans les situations de pic, a annoncé le président français à la presse l’après-midi même.

Des centrales à charbon rouvertes temporairement

Pour faire face au risque de pénurie, un décret du gouvernement fédéral paru mi-juillet autorisait les exploitants de centrales à charbon placées dans la « réserve de réseau » à produire. Deux sites alimentés en houille, Mehrum et Heyden 4, ont ainsi été reconnectés au réseau. Les centrales de Quierschied et Bexbach, fermées depuis cinq ans, devraient également être remises en route d’ici le 1er novembre. Cette autorisation a toutefois été présentée comme « temporaire » par M. Habeck et devrait prendre fin elle aussi en avril 2023. En avril, le gouvernement débloquait 3 milliards d’euros pour affréter quatre terminaux méthaniers flottants sur son littoral, pour l’importation de gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis, d’Algérie, du Canada et du Qatar. Le premier d’entre eux doit entrer en fonction dès la fin de l’année 2022 à Wilhelmshaven.

Lire aussi : En Allemagne, le retour du charbon « inévitable » selon Greenpeace

Par ailleurs, pour aider les Allemands à faire face à la flambée des prix de l’énergie, le gouvernement d’Olaf Scholz a présenté dimanche 4 septembre un nouveau plan d’aide de 65 milliards d’euros. Parmi les mesures qu’il comporte, une enveloppe d’1,5 milliard d’euros pour prolonger le principe du ticket de transports en commun à 9 euros par mois ; l’augmentation du nombre de personnes éligibles à l’aide au logement, laquelle inclut une aide pour les frais de chauffage ; un plafonnement du prix de la consommation de base d’électricité ; et un report à 2024 de l’augmentation de la taxe sur le CO2.

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