Fin de la 2G et 3G : un bilan écologique mitigé

L'arrêt de la 2G et 3G permet « un gain récurrent de consommation électrique », selon l'Arcep, dont l'étude ne prend toutefois pas en compte « le coût et le désagrément » pour les utilisateurs. - Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/Michael Hanscom
L'arrêt de la 2G et 3G permet « un gain récurrent de consommation électrique », selon l'Arcep, dont l'étude ne prend toutefois pas en compte « le coût et le désagrément » pour les utilisateurs. - Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/Michael Hanscom
Les opérateurs mobiles français ont annoncé la fin de leur réseau 2G et 3G à l’horizon 2025-2029. Une décision qui va rendre des millions d’équipements obsolètes, comme Reporterre le dénonçait dans une enquête d’avril dernier.
Les réseaux 2G et 3G sont énergivores et peu efficaces en matière de trafic au regard des technologies plus récentes de la 4G et 5G. « À moyen terme, la fréquence 900 MHz des opérateurs resterait allumée pour transporter un faible trafic 2G-3G et consommerait de l’ordre de 17 % de la consommation des réseaux », constate le Comité d’experts techniques qui a travaillé sur ce sujet au sein de l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep).
Veiller à favoriser la vente de téléphones 4G
Pour autant, supprimer ces deux réseaux va impliquer de renouveler de nombreux équipements toujours utilisés, tels que des téléphones basiques (à clapet ou à touches), des interphones, des terminaux de paiement… Le jeu en vaut-il la chandelle ? Le groupe de l’Arcep a cherché à évaluer le bien-fondé ou non d’une migration sur le plan de l’impact carbone, en comparant différents scénarios.
Il vient de rendre sa conclusion : la migration des technologies 2G/3G vers les technologies 4G/5G permet bien « un gain récurrent de consommation électrique ». Ce gain compenserait dès la première année le renouvellement anticipé des équipements devenus obsolètes.
Les experts mettent toutefois en garde sur le fait que les vendeurs de terminaux ou d’objets connectés doivent anticiper cet arrêt, « notamment en veillant à favoriser la commercialisation de téléphones ou objets connectés compatibles 4G/5G, dès lors qu’un calendrier d’arrêt de la 2G/3G a été annoncé par les opérateurs ». Lors de notre enquête, nous avions en effet constaté que plusieurs fabricants continuaient à vendre des téléphones non compatibles avec la 4G.
Le coût et le désagrément pour les utilisateurs pas pris en compte
L’Arcep estime que l’arrêt de ces technologies devra faire l’objet d’une information suffisante auprès des utilisateurs (particuliers et entreprises) et, le cas échéant, d’un accompagnement. Le groupe d’experts reconnaît d’ailleurs une des limites de son étude qui ne prend pas en compte « le coût et le désagrément » pour les utilisateurs obligés de changer d’équipement.
Autre limite méthodologique : le périmètre retenu pour les objets connectés n’inclut pas les dispositifs d’appels d’urgence embarqués dans les voitures ou dans les ascenseurs, deux secteurs qui devraient être particulièrement concernés par l’arrêt de ces deux réseaux. L’Arcep estime d’ailleurs qu’il serait « souhaitable de veiller à ce que les dispositifs nouvellement mis en service soient compatibles 4G/5G ». Le e-calls des voitures actuellement commercialisées sont encore en 2G ou 3G.
Enfin, seul l’impact carbone a été examiné. Les conséquences sur l’extraction et la réduction des ressources, métaux et terres rares n’ont, par exemple, pas été prises en compte. Difficile donc de se faire une idée claire des conséquences de la mise au rebut de tous ces appareils connectés 2G et 3G.