L’Antarctique a perdu 40 % de ses barrières de glace

La barrière de Getz a notamment perdu 1 900 milliards de tonnes de glace au cours du dernier quart de siècle. - Wikimedia Commons/CC0/Nasa/Dick Ewers
La barrière de Getz a notamment perdu 1 900 milliards de tonnes de glace au cours du dernier quart de siècle. - Wikimedia Commons/CC0/Nasa/Dick Ewers
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L’Antarctique n’en finit pas de s’amenuiser. Dans une étude publiée le 12 octobre dans la revue Science Advances, une équipe de chercheurs montre que plus de 40 % des plateformes de glace du continent blanc (c’est-à-dire les langues de glace situées à l’extrémité des glaciers et flottant sur l’océan) ont perdu en volume entre 1997 et 2021. 7 500 milliards de tonnes d’eau douce ont été relâchées dans l’océan via ce biais, selon les estimations des scientifiques.
Ces résultats ont été obtenus grâce à l’analyse de plus de 100 000 images radar prises par des satellites. Les chercheurs ont observé que l’est de l’Antarctique, protégé par une bande d’eau froide, est mieux préservé que la côte ouest. Dans cette zone, exposée à davantage d’eau chaude, quasiment toutes les plateformes de glace ont perdu de la matière. La barrière de Getz, longue d’environ 500 kilomètres pour 30 à 100 kilomètres de large, a notamment perdu 1 900 milliards de tonnes de glace au cours du dernier quart de siècle.
« De nombreuses plateformes de glace se sont beaucoup détériorées, commente dans un communiqué la chercheuse Anna Hogg, de l’université de Leeds, en Angleterre. Quarante-huit d’entre elles ont perdu plus de 30 % de leur masse initiale en à peine vingt-cinq ans. C’est une preuve de plus du fait que l’Antarctique change parce que le climat se réchauffe. »
Au-delà de contribuer à l’élévation du niveau des mers, la fonte de ces plateformes de glace pourrait perturber la circulation des courants océaniques. L’arrivée d’eau douce en grande quantité rend en effet l’eau de l’océan Austral moins salée, et donc moins dense. Résultat : elle coule moins facilement vers les profondeurs de l’océan, un mécanisme qui joue un rôle crucial dans la circulation de l’oxygène et des nutriments à travers le globe.