Chronique — Jardin sans pétrole
L’urine, un engrais épatant

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Jardin sans pétroleLe début de l’automne est propice au marcottage des aromatiques et au contrôle des plantes laissées libres. C’est l’occasion, aussi, de vider le dernier sac de compost. Et d’utiliser l’urine, un engrais très efficace.
Nous sommes arrivés sur le quai du RER, le soleil déclinait doucement sur l’horizon des rails. Une sensation d’une longue pause et d’une grande bouffée d’oxygène a conclu cette belle après-midi fraîche et ensoleillée. Les week-ends de l’arrière-saison sont aussi intenses que ceux du printemps. Avant le froid, tant que la terre est meuble et n’est pas trop humide, nous pouvons facilement intervenir pour marcotter les aromatiques en enterrant simplement un fragment de tige, créant autant de nouvelles plantes au printemps suivant.
C’est une saison où l’entretien permet de contenir et orienter les plantes que nous avons laissées pousser librement. Il faut calmer les visées expansionnistes du berbéris et de l’acanthe en ôtant les racines, nettoyer et laisser sur place les végétaux fanés, tailler les framboisiers, récolter encore des haricots verts, des courgettes, des courges et de l’oseille.
Une version humaine de la litière pour les animaux
Nous avons pris le temps de bichonner une nouvelle bordure d’oseille, créée en mars en divisant les pieds d’un carré planté en 2014, lesquels ont pris un coup de jeune. Nous avons enlevé les herbes concurrentes autour de chaque plant, griffé la terre en surface et ajouté une bonne épaisseur de copeaux de peuplier, notre dernier sac de copeaux récupéré d’un chantier de menuiserie et qui est presque à l’état de compost.
Nous n’aurons plus qu’à verser un petit pipi dilué dans l’eau de temps en temps pour apporter de l’azote à cette matière organique très carbonée. Une version humaine de la litière pour les animaux. Menée à grande échelle, elle aurait des conséquences tellement importantes pour la préservation des ressources naturelles de la planète que la chair de poule nous guette rien que d’y penser ! L’urine contient les principaux nutriments nécessaires au développement des plantes : environ 6 g d’azote, 1 g de phosphore et 2 g de potassium par litre ! Elle est utilisée depuis la nuit des temps au petit bonheur la chance. Mais depuis 2016, un livre épatant a été publié aux éditions de Terran par un ingénieur horticole, Renaud de Looze, qui expérimente l’or liquide depuis des années en variant les concentrations et les mélanges avec du compost afin de déterminer les conditions optimales d’utilisation par type de légume. Ainsi, son livre, L’urine, de l’or liquide au jardin, donne aux jardiniers amateurs des indications précises sur l’usage de cet engrais gratuit et renouvelable. Son usage est pourtant interdit en agriculture conventionnelle et biologique, mais je ne sais pas pourquoi. Dans nos jardins, faisons comme nous voulons...