La lutte des écolos a payé : le port de plaisance de Brétignolles ne se fera pas

- © Justine Guitton-Boussion/Reporterre
- © Justine Guitton-Boussion/Reporterre
Durée de lecture : 2 minutes
Le projet de port de plaisance de Brétignolles-sur-Mer en Vendée a été définitivement abandonné. Une victoire pour les associations environnementales qui luttaient depuis une vingtaine d’années contre le bétonnage de cette zone naturelle.
C’est une victoire qui vient couronner vingt années de combat. Jeudi 22 juillet, les élus de la communauté de communes du pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ont décidé d’abandonner définitivement le projet de port de Brétignolles-sur-Mer en Vendée.
Lancé en 2003 par Christophe Chabot, ancien maire de Brétignolles et ex-président de la communauté de communes, ce port de plaisance d’une capacité de 900 anneaux doté d’une aire de baignade aurait été creusé à l’intérieur des terres. Le maire promettait le développement touristique du territoire et une centaine d’emplois. Mais pour les opposants historiques, réunis au sein de l’association La Vigie, ce projet était une catastrophe environnementale et aurait entraîné la destruction irrémédiable de riches écosystèmes. Pas moins de cinq recours en justice avaient été déposés avec le cabinet de l’avocate et ancienne ministre Corinne Lepage. « Depuis vingt ans que nous luttons, nous avons réussi à conserver tous nos adhérents et avons pu collecter suffisamment de donateurs pour avoir environ 100 000 euros de budget, dépensés en frais de fonctionnement et frais juridiques », explique Jean-Baptiste Durand, membre historique de La Vigie. « Car s’il reste un pouvoir aux citoyens, c’est bien celui de la justice. »
Une Zad qui rompit le silence médiatique
Le combat contre ce port avait été médiatisé assez récemment, à la faveur d’importantes manifestations à l’automne 2019. « On a souffert du silence médiatique pendant longtemps. Mais après nos mobilisations en octobre 2019 pour s’opposer aux travaux préparatoires, des gens sont restés sur le site pour bloquer les machines », confie Jean-Baptiste Durand. Et les médias sont arrivés avec l’installation cette Zad qui aura duré sept mois.
De nombreuses associations environnementales étaient engagées contre ce port : Surfrider Foundation, France Nature Environnement (FNE), la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et le Comité de protection pour la nature et les sites (CPNS). Elles ont notamment participé à un groupe de travail mis place par François Blanchet, nouveau président de la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en juillet 2020 pour réexaminer le projet. « Les élus ont alors réalisé qu’on leur avait caché des documents et surtout qu’on leur avait dissimulé le vrai coût de ce port, dont le budget officiel était de 30 millions d’euros alors que les appels d’offre prévoyaient 49 millions d’euros », précise Jean-Baptiste Durand.
Après cette victoire, l’association La Vigie souhaite que la zone soit définitivement sanctuarisée et protégée du bétonnage : « On doit l’inscrire comme espace remarquable car elle possède tous les critères pour cela. Mais ce n’est pas facile de convaincre des politiques qui sont arc-boutés sur le développement économique à tout prix et qui font passer les intérêts particuliers avant l’intérêt général. »