Le Royaume-Uni revoit à la baisse ses objectifs climatiques

Le Premier ministre anglais Rishi Sunak était banquier dans la finance avant de se lancer en politique. - CC BY 2.0 / Number 10 / Flickr via Wikimedia Commons
Le Premier ministre anglais Rishi Sunak était banquier dans la finance avant de se lancer en politique. - CC BY 2.0 / Number 10 / Flickr via Wikimedia Commons
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« Nous n’allons pas sauver la planète en ruinant le peuple britannique. » Mercredi 20 septembre, le Premier ministre Rishi Sunak a déclaré vouloir revoir les objectifs climatiques du Royaume-Uni pour mettre en place une politique « plus pragmatique et réaliste ». D’ici 2050, le pays essayera donc d’atteindre la neutralité carbone, mais « d’une manière meilleure, et plus proportionnée », a ajouté Rishi Sunak lors d’une conférence de presse.
La fin de la vente des voitures à essence ou diesel sera ainsi reportée de 2030 à 2035, tandis que les contraintes pour remplacer les vieilles chaudières à gaz seront également assouplies. Le Premier ministre, conservateur, a dit vouloir privilégier une approche non coercitive. « C’est aux consommateurs de faire le choix [d’acheter un véhicule électrique] — pas le gouvernement qui vous y force », a-t-il déclaré.
Une « lenteur inquiétante »
L’organisme indépendant chargé de conseiller Downing Street sur ses politiques climatiques avait déjà déploré en juin la « lenteur inquiétante » de la transition dans le pays, en particulier pour atteindre les objectifs légalement contraignants pour 2030.
Fin juillet, M. Sunak avait également provoqué un tollé en promettant des centaines de nouvelles licences d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières en mer du Nord. Autre mauvais signal : l’échec d’un récent appel d’offres d’éolien offshore, source d’énergie sur laquelle le pays mise beaucoup pour décarboner son secteur énergétique.
« La plus grosse erreur » du mandat de Rishi Sunak
Ces récentes déclarations de Rishi Sunak, si elles ont ravi certains conservateurs, ont néanmoins provoqué un tollé en Angleterre. Même au sein de son parti. Boris Johnson a affirmé que « le pays ne pouvait se permettre de faiblir maintenant ou de perdre de quelque manière que ce soit son ambition ». L’ancien secrétaire d’État à l’énergie Chris Skidmore, un conservateur a aussi assuré que c’était « la plus grosse erreur » du mandat de Rishi Sunak.
Même l’Association des constructeurs et des vendeurs automobiles a dénoncé « la confusion » et « l’incertitude » générée par cette décision, alors que le gouvernement subventionne massivement la construction d’usines de batteries électriques dans le pays.