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Nucléaire : la France toujours dépendante de l’uranium russe

La centrale nucléaire du Bugey, dans l'Ain.

Malgré la guerre en Ukraine, le nucléaire français demeure dépendant de la Russie. Telle est la conclusion d’un rapport publié samedi 11 mars par Greenpeace.

L’ONG y révèle que la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe l’année dernière : 312 tonnes ont été livrées entre mars et novembre 2022, soit un tiers de la quantité nécessaire au fonctionnement des 56 centrales françaises pendant un an.

Cette même année 2022, 67 % des importations d’uranium enrichi en France provenaient de Russie. La filière nucléaire, dénonce le rapport, serait donc « sous emprise » de la Russie, et échapperait totalement aux sanctions financières contre le régime de Vladimir Poutine.

Transit par la Russie

Outre l’uranium enrichi — qui sert de combustible dans les centrales nucléaires —, l’ONG s’est également penché sur les importations françaises d’uranium naturel — qui doit être enrichi avant d’être utilisé. Elle révèle que 43 % de l’uranium naturel importé en France en 2022 provenait du Kazakhstan et d’Ouzbékistan.

Or, selon Greenpeace, « la quasi-totalité de l’uranium naturel en provenance du Kazakhstan, et une partie considérable de celui venant d’Ouzbékistan, passe entre les mains de Rosatom », une entreprise publique russe spécialisée dans le secteur de l’énergie nucléaire.

Cette dernière, selon Greenpeace, contrôlerait le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe. Les routes de commerce évitant ce territoire ne représenteraient aujourd’hui pas « de véritables alternatives », selon le rapport.

« On trouve scandaleux que la France continue à collaborer avec Rosatom »

Auprès de nos confrères de FranceInfo, la chargée de campagne nucléaire de l’ONG, Pauline Boyer, a jugé « scandaleux que la France continue à collaborer avec Rosatom. La dépendance créée par Rosatom est du même ordre que celle créée par les entreprises gazières et pétrolières. Elle devrait être traitée de la même façon ».

EDF, de son côté, assure n’être « dépendant d’aucun site, d’aucune société et d’aucun pays  », et n’avoir acheté « aucun uranium naturel extrait de mines russes, ni de services de conversion de l’uranium naturel en Russie » en 2022.

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