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Transports

Pollution de l’air : les voitures électriques émettent beaucoup de particules fines

Une voiture électrique en train de recharger sa batterie.

Contrairement à une idée reçue, les véhicules électriques participent à la pollution de l’air en émettant des particules nocives, selon l’Ademe. En revanche, leur utilisation ne génère pas de gaz à effet de serre.

Les voitures électriques ne sont pas la panacée contre la pollution de l’air. Tel est le résultat d’une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) publiée fin avril. Contrairement aux véhicules thermiques, les voitures électriques n’émettent ni oxydes d’azote, ni dioxyde de carbone, ni composés organiques volatiles lorsqu’elles roulent. Elles émettent en revanche une quantité importante de particules fines. La cause : le poids important de leurs batteries, qui contraint les constructeurs à utiliser des pneus plus larges. En frottant sur la chaussée, ces derniers émettent des PM10 (des particules d’une taille inférieure à 10 micromètres) et des PM2,5 (d’une taille inférieure à 2,5 micromètres), qui finissent leur course dans les poumons des riverains au péril de leur santé.

Les différentes sources d’émission de particules. Rapport de l’Ademe

Grâce à leur système de « freinage régénératif » (qui transforme en électricité l’énergie dissipée lors des freinages), les véhicules électriques émettent cependant moins de particules de frein que les véhicules thermiques, précise l’Ademe. Les oxydes d’azote et les composés organiques volatiles émis par les voitures thermiques peuvent également, en fonction de la météo, contribuer à la formation de particules secondaires (qui sont produites par réactions chimiques ou agglomération de particules plus fines, explique Airparif). Ce n’est pas le cas pour les véhicules électriques.

Selon l’Ademe, il n’existerait malgré tout pas un « un écart significatif » entre les émissions de particules des véhicules électriques les plus autonomes (et donc les plus lourds) et les véhicules thermiques récents dotés de filtres à particules. Les particules émises par l’abrasion des pneus, le contact des roues sur la chaussée ou encore les systèmes de freinage sont devenues « largement prépondérantes » par rapport à celles émises par les gaz d’échappement, note l’Ademe. Elles correspondraient aujourd’hui à plus de la moitié des particules générées par le trafic routier en Europe, selon le Joint Research Centre (JRC) de la Commission européenne. La tendance devrait « s’accentuer » si aucune nouvelle réglementation n’est mise en place, prévient l’Ademe.

Il est donc vain, selon l’organisme public, de parier uniquement sur l’électrification du parc automobile pour réduire la pollution de l’air. Des démarches de sobriété sont également nécessaires : allégement des véhicules, développement de l’écoconduite, des transports en commun, de la marche, du vélo et du covoiturage… Pour respirer un air sain, mieux vaut miser sur les mobilités douces plutôt que sur les SUV électriques.

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