Au lendemain des attaques dans Paris qui ont fait près de 130 morts, notre journaliste a parcouru les rues de la capitale. Pour sentir que la vie continue.
Aujourd’hui, je me suis promenée dans Paris.
Quels mots poser, quels gestes faire quand la haine et l’intolérance viennent frapper au coin de nos vies ? Samedi 14 novembre, enfermée dans la transe informationnelle, je peine à quitter mon état de stupeur. Puis, vers 14 h, une évidence. Sortir. Marcher, ressentir, humer Paris.
Dans le métro, on se croirait un matin de 15 août. Personne. Quelques policiers sur les quais. Place de la Bastille, je respire enfin. Moi qui ronchonne si souvent contre la foule parisienne, me voilà heureuse de croiser des passants. Des gens qui bavardent, sourient, se disputent. « Comme si de rien n’était », ou presque. La vie continue.
Je remonte le boulevard Richard-Lenoir. Aux abords du Bataclan, le doux halo des chapelles ardentes est éclipsé par la fureur lumineuse des projecteurs. Des dizaines d’équipes de télévision se relaient devant les barrières de sécurité. Des journalistes du monde entier se mêlent à une foule de badauds, des citoyens venus spontanément exprimer leur compassion et déposer une bougie, un mot, une fleur.
Un peu plus loin, place de la République, près de trois cents personnes sont rassemblées autour de la statue de Marianne. Elles aussi ont défié l’interdiction de se réunir énoncée par la préfecture de Paris. Comme le 7 janvier 2015, les gens viennent porter des messages de paix et d’amitié. Aux propos belliqueux de nos responsables politiques, les citoyens opposent la tolérance.
Non loin du Bataclan. Près de 90 personnes ont péri dans l’attaque de cette salle de concert du XIe arrondissement.
Près du Bataclan.
Boulevard Richard-Lenoir, non loin du Bataclan.
La locution latine « Tangue mais ne sombre pas » est la devise de Paris (place de la République).
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