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TribuneÉcologie et spiritualité

Vers une écospiritualité

« L’être humain ne peut pas être confondu et dissous dans la création ; en même temps on ne peut pas en faire un dieu qui domine et se sépare de la création. Il faut voir en lui un être–frontière, qui participe de la terre et du ciel, de la matière et de l’esprit, qui est fait de poussière, de glaise (nous allons retourner à la poussière) et en même temps il est image de Dieu. »


« L’humanité approche d’un point vertigineux où elle aura à faire un choix radical entre la métastrophe et la catastrophe » - Jean Guitton.


En effet, la planète est en péril : épuisement des ressources, réchauffement du climat, accumulation des déchets, perte de la biodiversité, crise économique font un même tout.

L’humanité est à un carrefour, elle est en crise. La crise c’est un moment où nous avons rendez-vous avec nous-mêmes. Le mot crise veut dire jugement, moment du choix. Choix que nous pouvons recevoir comme une offre de Dieu lui-même : « J’ai mis devant toi la vie et la mort, choisis la vie, afin que vous viviez, toi et ta postérité » (Ex. 30.19).

1. Triangle de l’impuissance ou cercle de la foi ?

Les défis sont si immenses et complexes que très souvent ce qui nous gagne c’est un sentiment d’impuissance. On peut être tenté de se résigner et d’avoir un comportement de fuite en avant qui peut être représent comme un triangle avec trois pôles : impuissance - résignation - fuite en avant

A ce triangle on peut opposer
 le cercle : foi - lucidité - espérance

La lucidité veut qu’on essaie de faire la lumière, ce qui peut nous confronter à des choses très noires qui risquent, à nouveau, de nous plonger dans le découragement. C’est pourquoi il y a le deuxième pôle qui est l’espérance.

Qu’est-ce que l’espérance ? Elle n’est pas à confondre avec l’espoir. L’espérance c’est un accomplissement intérieur qui a à voir avec l’œuvre de l’Esprit-Saint en nous. L’espoir est extérieur, comme l’optimisme (un « ça va s’arranger » impersonnel). L’espérance est quelque chose de personnel qui vient de l’intérieur, et qui nous pousse à agir.

2. Niveaux d’action

Vu l’immensité et la complexité des défis, il est nécessaire d’agir à trois niveaux :

-  1° au plan politique ; par exemple :

-  Normes en faveur du climat (Copenhague en déc.09)
-  Législation : loi sur le CO2
-  Chartes éthiques en faveur d’un développement durable

-  2° au plan pratique ; p.ex :
-  Promotion des énergies vertes, renouvelables et
-  Tout ce qu’on peut faire au quotidien (consommation, transports, etc.)

-  3° au plan de la conscience ; p.ex :
-  Revoir, questionner notre vision du monde, nos paradigmes et
-  Opérer une profonde mutation intérieure.

C’est dans la conscience humaine que se situent les racines profondes des causes et des solutions de la crise écologique. C’est dans la descente vers les profondeurs que s’ouvre une action qui a des effets réels.

3. Racine structurelle des crises écologiques

Le paradigme qui domine actuellement le monde est une sorte de vampire structurel qui suce le sang de la planète à travers les pouvoirs économiques. Par notre mode d’être et nos comportements, nous participons à des degrés variables à ce vampirisme. Il s’agit de prendre conscience de tout ce qui, en nous, fait que nous participons à ces relations disharmonieuses avec la création.


D’où vient notre vision du monde actuel ? Nous vivons depuis quatre siècles, depuis la fin du Moyen Age, dans la modernité, marquée au départ par des figures comme Descartes, Newton, Galilée, etc. , et par les éléments suivants : le rationalisme, le dualisme, la volonté de puissance.

• Le rationalisme
Avec le « je pense donc je suis » de Descartes, « être » s’est réduit à penser rationnellement. On isole la raison du cœur et du corps, et en même temps on se coupe de la nature, on la réduit à une chose, elle devient objet d’investigation. L’être humain est coupé de lui-même, coupé de la nature. La tête joue un rôle dominant.

Pourquoi les mesures urgentes pour rétablir l’équilibre sont-elles si lentes à se mettre en place ? Nous sommes aujourd’hui surinformés sur l’état de la planète. En même temps il y a un hiatus avec les mesures qui s’imposent, au plan personnel et collectif. Pourquoi ? Parce que :

Nous ne croyons pas à ce que nous savons ;
notre savoir reste dans le mental, l’information n’arrive pas à descendre dans le cœur ;
nous sommes tissés d’habitudes et nous nous y accrochons jusqu’à ce que les événements nous confrontent à l’obligation de changer.

• Le dualisme
A la vision ternaire de l’être humain (corps, âme, esprit), le rationalisme oppose une vision binaire (corps, âme). Ainsi l’esprit, la faculté mystique disparaît, celle qui nous rend capables de percevoir le divin.

La rupture s’opère aussi entre l’homme et la nature, puisque son idéal est de s’émanciper des contraintes de la nature en la dominant.

Le remède à la crise est dans une anthropologie ternaire qui réunit corps, âme et esprit et qui nous ouvre à nouveau à la capacité de percevoir le mystère.

• L’idéal et la volonté de toute-puissance
Le siècle des Lumières a produit l’avènement de la société marchande avec la révolution industrielle et la prodigieuse invention des technologies. Trois principes : argent, technologies et consommation ont pris le dessus, et sont devenus délirants.

Nous sommes des êtres de désir puisque nous sommes à l’image de Dieu (désir d’absolu, de beau, de Dieu) et nous sommes par essence des êtres de finitude, mortels. Nous essayons d’échapper à notre finitude au moyen de l’argent, des technologies et de la consommation dans le but de repousser toujours plus loin les limites.

4. Désenchantement du monde, de la création, de la nature

Nous sommes devenus otages et participants d’une gigantesque machine réductionniste :

le réel est réduit à ce qui est visible ;
le visible est réduit à ce qui est matériel ;
le matériel est réduit à l’économique ;
l’économique est réduit au financier.
La nature devient ainsi une marchandise, composée de paquets de gènes manipulables, au service du mythe de la croissance infinie. Le but premier et dernier est de nourrir la machine économique.

Et nous sommes pris au piège d’un monde désenchanté. Un monde qui ne chante plus, qui n’a plus de rythme, de jour et de nuit. Nous sommes dans le développement linéaire du « toujours plus » et qui finit par s’asphyxier lui-même et asphyxier les humains. Mais on se heurte à un moment donné aux limites.

« Voici venu le temps du monde fini » (A. Jacquard).

5. L’empreinte écologique

Si tous les habitants de la planète vivaient comme les Américains, il faudrait 6.8 planètes pour subvenir à tous les besoins (Européens : 3.4 ; Chinois : 0,55 ; Africains, 0,45 ; ces chiffres datent de 5 ans et ont donc évolué depuis).

Le mode de vie des nations riches n’est pas durable et profondément injuste : il n’est pas accessible à tous les habitants de la planète, et en plus, par notre consommation, nous hypothéquons l’avenir de nos enfants.

« Il y a assez de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous, mais il n’y en pas assez pour répondre aux convoitises et désirs de possession de chacun », Gandhi.

6. Le mode de connaissance

Pour faire face à la crise écologique, il est essentiel de travailler à une mutation personnelle et collective.

« Aujourd’hui la bataille principale se mène sur le plan de l’Esprit » (Edgar Morin).

Il faut sortir du rationalisme et aller vers un autre mode de connaissance, plus intégral, qui va mobiliser toutes les dimensions de notre être, qui va dans le sens d’une réunification entre notre esprit, notre âme et notre corps. Il va falloir travailler à réveiller et cultiver la faculté de percevoir le divin au cœur du réel.

Ce mode de connaissance intégral est un mode intuitif, direct, immédiat, par illumination en quelque sorte. Il nous permet d’aller au-delà des apparences, retrouver l’unité et l’interdépendance du créé. La nature n’est pas mise en-dehors de nous. La nature participe de notre être. C’est le mode de connaissance qui se manifeste sur le Mont Thabor à la Transfiguration : le Christ se laisse voir dans sa réalité lumineuse. Ce n’est pas le Christ qui change d’aspect. C’est le regard des disciples qui change ; ils le voient tel qu’il est. Nous sommes tous appelés à entrer dans ce mode de connaissance, à entrer dans la perception d’une unité entre le monde visible et son origine invisible. C’est là que la prière joue un rôle. Elle nous permet d’éveiller la faculté qui permet de déboucher sur une nouvelle perception de la nature.

10. Qu’est que la nature  ?

Aux racines spirituelles de la crise écologique se trouve une société qui a perdu le sens du mystère, le sens de la sacralité des choses, parce qu’elle a perdu le sens de ce qui la dépasse : sa relation à Dieu.

Quand on entre dans cette conscience des énergies divines à l’œuvre dans la création, la motivation pour laquelle on va vouloir sauvegarder la nature et lutter contre sa dégradation change : ce n’est plus d’abord par utilitarisme. On va la respecter parce qu’on y découvre quelque chose de sacré.

11. Dieu dans la création

Différentes conceptions du monde nous sont offertes :

dans la conception matérialiste athée, la nature se réduit à son côté matériel ;
dans la conception panthéiste, il y a identification de la nature à Dieu. La nature c’est Dieu, l’arbre est Dieu, la fourmi est Dieu…
dans la conception panenthéiste (tradition chrétienne orthodoxe), Dieu est présent dans la nature. Il est dans l’arbre, dans la fourmi, dans toute créature. Il y est présent par ses énergies divines. La création baigne dans les énergies divines qui lui donnent toute sa vie, sa pulsation de vie. Et en même temps Dieu est plus grand que la nature, il transcende la création : « Au commencement était le Verbe ». Ce Verbe est le fondement profond de toutes les choses qui existent.

La vie qui va vers la Vie est une vie qui reste en permanence reliée à ce Verbe fondateur.

La vie qui va vers la mort est une vie qui s’est coupée de ce Verbe fondateur. Nous pouvons observer la différence entre les paroles coupées du Verbe et celles qui sont habitées par le Verbe. La nature est habitée par le Verbe. Il convient, dans la théologie de l’incarnation, de retrouver la dimension cosmique du Christ, qui récapitule toute la création, tous les règnes, animal, minéral, végétal, humain. Le Christ ne s’est pas seulement fait chair humaine, mais chair cosmique. Quand il se transfigure, tout est transfiguré avec lui. La nature devient théophanique, elle exprime le divin.

L’écologie (éco = oïkos = maison), c’est l’art, la manière d’habiter la terre, qui est notre maison. Si je pense que cette terre est habitée par les énergies divines, cela fait une grande différence !

Habitons-nous la terre d’une manière qui permet que le Logos, les énergies divines se manifestent ? Est-ce que nous en faisons un lieu de communion ?

12. Une Création en devenir

La vision du monde la plus répandue est réductrice et statique. On ne perçoit pas que Dieu continue de créer le monde à chaque instant.

Mais la création est un processus. Elle a sa vie propre, son autonomie. Dieu n’est pas un envahisseur, ou un despote. Dieu a donné naissance aux choses, il leur a donné son information ; et ces choses vivent leur vie. Il y a une créativité dans la nature. Ce n’est pas un programme déterminé qui se déroule, mais une potentialité en voie d’achèvement, qui va vers sa transfiguration. Tout ce processus a un sens, une orientation. La création va vers une finalité. La vision des Pères de l’Eglise c’est que la Création va vers le divin, elle va vers son union avec le divin.

13. Le rôle de l’être humain

Dans le modèle anthropocentrique, l’homme est centre et mesure de tout. La nature devient un environnement (c’est encore une forme de dualisme : moi au centre et l’environnement autour). On aboutit à l’autodéification de l’homme.

Dans le modèle biocentrique ou cosmocentrique : c’est le cosmos qui est le centre, l’homme est au même rang que n’importe quelle autre créature, ou bien on déifie la nature.

Il faut dépasser ces deux visions pour aller vers le modèle cosmothéandrique. Il fait le lien entre Cosmos-Dieu-Homme : Vision d’une communion entre l’homme, Dieu et la nature.

14. L’être humain, un microcosme

L’être humain ne peut pas être confondu et dissous dans la création ; en même temps on ne peut pas en faire un dieu qui domine et se sépare de la création. Il faut voir en lui un être–frontière, qui participe de la terre et du ciel, de la matière et de l’esprit, qui est fait de poussière, de glaise (nous allons retourner à la poussière) et en même temps il est image de Dieu. Nous sommes donc des êtres-frontières et nous avons à unir ces pôles en nous. C’est un des points essentiels de notre cheminement spirituel : travailler à cette unification. Nous avons à être des ponts entre le ciel et la terre.

Nous faisons complètement partie du cosmos, mais ne sommes pas réductibles au cosmos, parce que nous y avons une place à part sans pourtant en être séparés. Nous sommes donc dans une relation d’unité et d’interdépendance avec ce cosmos.

Microcosmes, nous sommes dans la nature mais en même temps, toute la nature est en nous. Nous portons en nous tous les règnes, le règne animal, le règne végétal, le règne minéral. Nous sommes des créatures au même titre que toutes les autres créatures, puisque nous sommes faits de terre, nous sommes faits de poussière d’étoile. Les astrophysiciens et les physiciens ont montré que les atomes qui nous constituent sont les mêmes que ceux qui étaient au cœur des astres au moment du big bang il y a 15 milliards d’années. Donc nous sommes faits de poussière et nous sommes aussi les fruits de l’évolution, ce qui veut dire que nous portons toute la nature en nous.

Ainsi quand on parle d’interdépendance cela signifie que nous avons besoin de la nature pour vivre, pour respirer, pour nous nourrir, pour habiter. Nous en avons aussi besoin au niveau psychologique pour développer ce qui constitue notre humanité : la capacité d’aimer, d’admirer, d’habiter, de créer. Et en plus nous en avons besoin au plan spirituel car en tant que chrétiens nous sommes dans une vision de l’incarnation. Donc nous avons besoin d’un corps, même si nous sommes appelés à la transcendance, (puisque nous avons cette dimension du ciel en nous). Mais la transcendance c’est une ouverture à l’au-delà, ce n’est pas une fuite par le haut dans laquelle nous fuirions notre matérialité. Nous avons à être enracinés, incarnés.

Inversement, la nature a aussi besoin de nous, elle a besoin de l’être humain pour parvenir à sa transfiguration.

15. Notre corps comme interface entre deux mondes

Le lieu, par excellence, où nous pouvons faire l’expérience de la nature en nous et celle de nous dans la nature, c’est notre corps. Notre corps est l’interface premier et par excellence entre nous et la nature. Le corps humain est inséré dans le corps cosmique et le corps cosmique est intégré dans le corps mystique. Et le corps humain, ce n’est pas seulement ce petit corps que nous avons ! Nous avons un corps qui participe d’un corps beaucoup plus vaste. Ces trois corps s’interpénètrent et sont profondément reliés.

16. Sauvegarde de la création

On parle toujours de sauvegarder la création. Dans sauvegarde, il y a sauver et garder.

Qu’avons-nous à garder ? La terre. Nous avons à prendre soin d’elle, à la cultiver avec respect, veiller à ce qu’elle ne s’épuise pas, à ce qu’elle ne soit pas détruite, etc. Nous avons aussi à garder ce qui la sauve : le divin en elle. Nous ne sommes pas seulement les gardiens de la terre, mais aussi les gardiens de ce qui habite la terre. les gardiens du Verbe qui l’habite. Dans la tradition byzantine, salut et divinisation sont une même réalité. La divinisation et la transfiguration sont une même chose. Donc sauver, c’est diviniser. Notre vocation est de participer à la divinisation de la nature. Diviniser c’est chanter la gloire de Dieu dans la création, c’est nommer, comme Adam dans le jardin d’Eden.

Nommer c’est :

donner du sens (les astrophysiciens disent que l’homme doit être la conscience de la nature), c’est prendre soin, évidemment, car la nature souffre ;
permettre que toutes les potentialités divines qu’elle a en elle puissent se manifester en plénitude ;
aussi la mettre en valeur. C’est cultiver, c’est transfigurer.

On est dans une dynamique très intéressante qui ne se limite pas seulement à préserver un patrimoine (ce qui est déjà très important), mais qui est une dynamique de co-création.

Dieu continue de créer, nous sommes dans une dynamique de création permanente et nous sommes co-créateurs, co-participants de cela. Nous n’avons donc pas seulement à lutter contre les dégradations, mais aussi à nous unir à la vie de l’Esprit qui œuvre au sein de la création.

17. Ethos eucharistique symbole

L’eucharistie peut être vue comme un mode d’être, un mouvement à vivre e quatre temps :

nous rendons grâce parce que les fruits de la création nous sont donnés ; et ensuite on transforme ces fruits ; c’est là qu’on est dans une dynamique de co-création. On n’apporte pas des grains de raisin et des épis de blé mais le vin et le pain, c’est-à-dire quelque chose qui est le fruit du travail humain. Le travail c’est une participation à la transformation du monde ; et ensuite
on les offre à nouveau à Dieu en action de grâce, on les offre pour le salut du monde, à tous nos frères et sœurs ; et c’est là que on les partage. C’est-à-dire qu’on entre dans une dynamique de justice.

C’est là une dynamique extraordinaire : vivre nos gestes quotidiens dans cette attitude-là, c’est déjà entrer dans une dynamique de transformation. Cela implique évidemment tout un travail d’attention et d’éveil de la conscience.
Cela a à voir avec…

18. Le Bon usage de nos facultés

Nous sommes donc faits de terre et d’image de Dieu. Qu’est-ce qui correspond à la manière d’être de Dieu ? Liberté, intelligence, désir, capacité créatrice, amour. Etant à son image, ces facultés sont présentes en nous. On peut en user de différentes manières : selon les lois du marché, ou selon les lois ontologiques. Les utiliser dans le sens de « Je suis » ou dans le sens d’une inflation de notre « Ego ». Dans ce dernier cas, on entre dans une attitude de prédation, d’exploitation à l’égard de la création. Alors que dans la dynamique du « Je suis » on est dans une dimension de respect, de communion, de coopération.

Quelle utilisation faisons-nous de nos facultés ? Une des dimensions de notre responsabilité est de savoir comment nous répondons à cette question.

19. La Métanoïa

Alors on entre dans une mutation intérieure, une métanoïa cosmique, un retournement central. L’être centré sur son ego - qui veut dominer, dont la puissance de désir s’exprime à travers ses envies, dans lequel la conscience de finitude s’est transformée en toutes sortes de peurs - a besoin d’être rejoint en son centre par la spirale de l’Esprit-Saint qui l’amène à « Je suis », où ses désirs sont reconnectés à leur source et libérés de toutes les captivités.

Nos désirs sont sans arrêt pris en captivité par le marché, par la publicité. En fait nous n’avons pas à moins désirer, nous avons à mieux désirer. Il y a là un travail de réorientation à faire. Et puis il y a un travail d’acceptation de notre finitude et de nos limites qui est absolument clé pour le travail sur toutes nos peurs et la conquête de la confiance.

On rejoint alors les béatitudes (Matthieu 5) qui expriment de nouvelles manières d’être.

20. Attitudes intérieures

Cette attitude intérieure va changer nos modes de vie : simplicité, partage, coopération plutôt que compétition. La recherche de la qualité dans la rencontre va remplacer la quantité. C’est la décroissance (matérielle, spirituelle). Il n’y a pas de baguette magique pour ça. C’est un effort, une ascèse, un chemin de croix, au sens où la croix est le passage de la vie à la Vie. Car l’arbre de la Vie, l’arbre de la croix, l’arbre de la connaissance sont un seul et même arbre.

21. Vers une sagesse pratique

Le changement de paradigme et la mutation intérieure sont les soubassements d’une sagesse pratique, une écologie intégrale (et non intégriste) qui intègre l’action politique, la recherche de technologies nouvelles, le développement durable et les changements de comportement dans le domaine de la consommation.


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