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ChroniqueJardin sans pétrole

Vrai ou faux, l’acacia est un austère qui aime les friches

Les acacias sont en fleurs, pour la grande joie des amateurs de miel. Si l’on peut ergoter sur les différences entre acacias et faux-acacias, ils appartiennent tous à une même famille capable de puiser l’azote de l’air et de l’injecter dans le sol.

Nous avons récupéré les plants de tomates luxuriants à Ivry-sur-Seine et tracé sur la N20 dégagée à cette heure matinale jusqu’à la bifurcation vers Chamarande. C’est une grande journée de jardinage qui s’annonce, la première où l’on peut mettre en terre toutes les plantes qui craignent le gel : les tomates, les courges, et les haricots en ce qui nous concerne. Nous attendrons encore pour les basilics et les courgettes dont nous avons démarré les semis plus tard. Sur la route, les acacias sont en fleurs et nous nous promettons un arrêt au retour pour cueillir quelques grappes aux arômes frais et sucrés qui, plongées dans une pâte à crêpes, font de savoureux beignets.

Cet arbre, qui nous vient d’Amérique du Nord et plus précisément des Appalaches, fut rapporté par les explorateurs du Nouveau Monde à la fin du XVIe siècle sous forme de graine, d’abord en Angleterre, puis en France. Jean Robin, botaniste-jardinier du roi Henri IV, en récupéra quelques-unes auprès d’un botaniste anglais, John Tradescant, avec lequel il correspondait. Il planta le premier sujet à l’emplacement de l’actuelle place Dauphine, à Paris, où il avait établi son Jardin royal et le nomma Acacia americana robini. Mais, au milieu du XVIIIe siècle, Carl Von Linné le débaptise et le nomme Robinia pseudoacacia, robinier faux-acacia. Les vrais acacias sont un genre auquel appartiennent 1.500 espèces présentes sur tous les continents du monde, sauf en Europe. Certains se sont naturalisés depuis l’époque du prince de la botanique, comme le mimosa d’hiver, originaire d’Australie, Acacia dealbata.

Quoi qu’il en soit, tous, acacias ou faux acacias, appartiennent à la grande famille des fabacées, celle dont les espèces ont la capacité à puiser l’azote de l’air pour l’injecter dans le sol grâce à des nodosités accrochées aux racines.

Ainsi, le robinier faux-acacia de monsieur Robin, longtemps confiné dans les jardins, a fini par prendre la tangente, s’installant facilement sur les sols pauvres, les friches, les bords de route et voies ferrées. On dit de lui qu’il est invasif. Pourtant, grâce à ces arbres qui se contentent de peu, qui fleurissent abondamment au printemps, les abeilles produisent un délicieux miel… d’acacia.

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