À Paris, la police réprime violemment les activistes d’Extinction Rebellion

- Paris, reportage
À 12 h 20, ce vendredi 28 juin, des dizaines d’activistes répondant à l’appel du mouvement Extinction Rebellion ont bloqué à Paris le boulevard Saint-Germain, la rue des Fossés-Saint-Bernard, le quai Saint-Bernard et le pont de Sully.
Des centaines de voitures et de bus ont été neutralisés dans le centre de la capitale. Des automobilistes ont perdu patience et des médiateurs en gilet orange se sont attelés à calmer les nerfs des plus énervés. Au bout d’une petite dizaine de minutes, tous les activistes se sont dirigés vers le Pont de Sully et s’y sont assis ; en scandant : « Sur le pont, Rébellion / On y lutte, on l’occupe / Sur le pont, Rébellion / on y lutte contre l’extinction » ont-ils chanté.

« On se bat pour la justice climatique et pour la protection du vivant, a expliqué Julie, membre d’Extinction Rebellion. On utilise les actions non violentes pour alerter les citoyens sur la sixième extinction et réveiller les politiques. On leur demande de prendre des mesures efficaces pour protéger la biodiversité. »
Jack Lang, ancien ministre de la Culture et actuel président de l’Institut du Monde Arabe, a rendu visite aux activistes et leur a apporté son soutien, tout sourire.
Aux alentours de 12 h 40, la police s’est positionnée autour des militants. « Je vais vous demander de regagner immédiatement le trottoir », a sommé un officier au bout de 20 minutes.
« La police, avec nous, on fait ça pour vos enfants », ont répondu les activistes quand les policier ont commencé à les soulever. Certains se sont fait traîner au sol sur plusieurs mètres. À 13 h 15, la police a commencé à gazer au visage les personnes assises.

À 13 h 30, les activistes tenaient toujours le pont, néanmoins forcés de reculer par la police. Des coups de matraque sont partis. Une quinzaine de cars de CRS supplémentaires sont arrivés. Les CRS ont encore poussé, bouclier en avant, bousculant et gazant les citoyens jusqu’au bout du pont.
Puis, les activistes et des journalistes ont été nassés quai de Béthune. Même les journalistes avec carte de presse n’ont pas pu sortir de la nasse Après ces vives tensions, les 300 activistes ont été escortés jusqu’à la bouche de métro la plus proche.
Reporterre revient, samedi 29 juin, plus en détails sur cette action non-violente sévèrement réprimée par la police. À LIRE ICI.
- Source : Alexandre Reza Kokabi pour Reporterre
- Photo : © Alexandre Reza Kokabi/Reporterre