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Climat

Alternatiba va bien et s’interroge sur le climat

La dynamique Alternatiba va bien. Et s’interroge : doit-elle s’engager dans le grand mouvement climatique de la fin 2015 ?


-  Bayonne, reportage

Et si l’avenir du militantisme était sur la plage ? C’est ce qu’ont pu penser les activistes venus des quatre coins de France se coordonner pour les nombreux Alternatiba qui sont lancés : un bon moment du week-end a été le pique-nique sur la plage, dimanche 22 juin, sous un soleil brûlant, puis déclinant doucement. Quoi de mieux que de discuter stratégie et avenir de la planète entre trois plaisanteries et sous la chaude brise venue de l’océan en une fin d’après-midi d’été ?

Mais samedi, la journée avait été studieuse. Réunis à l’IUT de Bayonne, une trentaine de délégués, représentant dix-sept projets d’Alternatiba, ont discuté de la préparation de ceux-ci, des problèmes communs, des perspectives et de la stratégie.

Le premier point qui ressort est que la dynamique, lancée par l’Alternatiba de Bayonne en octobre 2013, se poursuit sans faillir : rien que pour 2014 sont déjà programmés des Alternatiba à Agen, le 13 septembre, à Genève, le 19 septembre, à Nantes, le 26 septembre, à Gonesse, près de Paris, les 20 et 21 septembre, à Lille, les 4 et 5 octobre, à Saint-Jean-de-Luz, le 5 octobre, en Gironde, les 11 et 12 octobre - sans oublier… Tahiti, le 29 novembre. Alternatiba se sent bien à la plage, décidément !

Quant au tour en tandem à travers la France, qui parcourra 4500 kilomètres entre Bayonne et Paris entre juin et septembre 2015, il se prépare lui aussi activement.

Mais faut-il donner à la coordination Alternatiba un sens plus ambitieux, plus radical, et l’axer sur les événements majeurs qui s’esquissent autour de la conférence sur le climat qui aura lieu fin 2015 en France ? En organisant, par exemple, un immense camp des alternatives à Paris en décembre 2015 ?

« Le collectif lillois n’est pas mûr pour parler d’action radicale non-violente à Paris », a indiqué Vincent Cattiau, de Lille. Benjamin Malan a observé pour le collectif toulousain qu’il n’était pas mandaté pour ce faire, les associations du collectif n’en ayant pas débattu. Inversement, Alain Pellon, de Bordeaux, a rappelé que « dès le départ, Alternatiba s’est positionné pour un changement de société par rapport au changement climatique ». Cette préoccupation est d’ailleurs clairement inscrite dans la charte fondatrice du mouvement. Alternatiba n’est pas une simple exposition des solutions au quotidien pour vivre autrement, mais s’inscrit bien dans un combat pour lutter contre le changement climatique et transformer le monde.

Il reste à faire le lien entre la « masse » qui viendrait dans les Alternatiba pour découvrir la réalité des alternatives, et des activistes, plus conscients des enjeux de fond. « Quand on est gentillet, on a les gens, mais pas les militants, dit Txetx Etcheverry, d’Alternatiba Pays basque. Mais si on n’a que les masses, ça ne dure pas longtemps. Il faut marcher sur les deux jambes, et s’assumer radical. »

Le débat n’est pas clos. Il se poursuivra lors de la prochaine coordination, qui aura lieu le 22 août à Paris, lors de l’Université européenne des mouvements sociaux, dont Reporterre est partenaire.

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