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En brefÉnergie

Contre les passoires thermiques, l’État veut renforcer MaPrimeRénov’

Pour obtenir des aides à la rénovation d'une passeoire thermique, il faudra désormais procéder à des travaux plus ambitieux que l'amélioration d'un seul élément.

Rénover 200 000 logements par an pour qu’ils puissent afficher une étiquette A, B ou C lors du diagnostic de performance énergétique (DPE). Le gouvernement a annoncé le 12 juin un renforcement du soutien à la rénovation énergétique des bâtiments.

Aujourd’hui, seuls 90 000 logements sont rénovés chaque année. À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, les aides MaPrimeRénov’ — qui ont suscité beaucoup de critiques ces derniers mois — vont évoluer.

« Performance » et « efficacité »

Un pilier « performance » va être instauré afin de financer des rénovations d’ampleur, ont précisé les ministres de la Transition écologique, de la Transition énergétique et du Logement : « Les barèmes seront rendus plus incitatifs, en vue de s’approcher d’un reste à charge minimal pour les ménages les plus modestes s’engageant dans des rénovations d’ampleur. »

Un second pilier dit « efficacité » permettra de poursuivre les aides MaPrimeRénov’ actuelles pour les changements de chaudière et les petits bouquets de travaux (gestes d’isolation et équipement de chauffage décarboné).

Des rénovations obligatoirement globales

Le gouvernement prévoit surtout de ne plus financer les gestes uniques dans les passoires thermiques. Plus concrètement, vous ne pourrez pas obtenir d’aides financières si vous choisissez d’installer seulement un nouveau chauffage ou de n’isoler que les combles dans un logement classé en F ou G, catégorie des logements qui consomment le plus d’énergie.

Pour obtenir des aides, il faudra procéder à des travaux ambitieux garantissant une bonne performance énergétique à la fin. Dans ce cas, un accompagnement personnalisé sera également obligatoire via le dispositif MonAccompagnateurRenov’. « Cette prestation d’accompagnement sera entièrement prise en charge pour les ménages très modestes, sur tout le territoire », ont assuré les ministres, grâce au déblocage d’une enveloppe de 300 millions d’euros sur 2 à 3 ans.

« Les aides vont d’abord être orientées vers les logements passoires thermiques et les copropriétés »

Danyel Dubreuil, coordinateur efficacité énergétique à CLER-Réseau, se réjouit de voir que les rénovations globales deviennent enfin une priorité. « Les aides vont d’abord être orientées vers les logements passoires thermiques et les copropriétés. Il est par exemple prévu un plafond de dépenses à hauteur de 70 000 euros avec un taux de 80 % de prise en charge pour les personnes très modestes, et une prise en charge de 90 % pour les personnes vivant dans des passoires thermiques. »

Mais pour l’heure, le montant de ces aides et l’enveloppe globale consacrée à MaPrimeRénov’ pour 2024 ne sont pas fixés. La balle est dans le camp du ministère de l’Économie qui va devoir faire des arbitrages dans le cadre des annonces sur le projet de loi de finances 2024. Pour rappel, en 2023, un budget de 3 milliards d’euros a été consacré à ce dispositif.

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