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En brefEau et rivières

Le Rhône pourrait perdre un tiers de son débit d’ici 2055

La température du Rhône (ici à Léaz, dans l'Ain), a également augmenté de 2,2 °C depuis 1970.

« L’eau ne peut plus être considérée comme inépuisable. » Telle est l’alerte donnée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, dans un rapport du 3 mars. Outre le fait d’inviter tous les Français à économiser la ressource en eau, elle pronostique de futurs conflits d’usage dans le bassin du Rhône. Le fleuve alimente en eau plus de 2,3 millions de personnes et 2 700 préleveurs agricoles en dépendent pour leur irrigation.

Selon les calculs de l’agence, le débit du Rhône en période estivale a déjà baissé de 13 % en soixante ans. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Avec le réchauffement climatique, le débit va encore diminuer de 20 % d’ici 2055, estime-t-elle. La température du fleuve a aussi augmenté de 2,2 °C depuis 1970 et l’évaporation a progressé de 23 %. Des baisses de débit sont également à craindre pour des affluents importants du Rhône, d’ici à 2050 : -40 % pour l’Isère, -30 % pour la Drôme ou la Durance.

Les conséquences sont très concrètes sur l’accès à l’eau potable, l’agriculture et le refroidissement des centrales nucléaires. Selon l’agence, les premières contraintes pourraient s’appliquer aux centrales nucléaires, avec la préconisation d’une baisse de production à certaines périodes, notamment pour les trois centrales (Tricastin, Saint-Alban, Bugey) fonctionnant avec des circuits ouverts, qui rejettent de l’eau chaude dans le fleuve.

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