En Île-de-France, Valérie Pécresse veut museler la gauche

Le conseil régional d'Île-de-France, à Saint-Ouen-sur-Seine. - CC BY-SA 4.0 / Teachix / Wikimedia Commons
Le conseil régional d'Île-de-France, à Saint-Ouen-sur-Seine. - CC BY-SA 4.0 / Teachix / Wikimedia Commons
Valérie Pécresse veut assourdir la voix des oppositions à la région Île-de-France. Une modification du règlement intérieur du conseil régional pourrait faire passer de 7 à 10 élus le nombre de conseillers nécessaires pour constituer un groupe. Si cette disposition est adoptée lors du prochain conseil régional le 31 mai, les groupes politiques de La France insoumise et Apparentés (8 membres) et celui de la Gauche communiste écologiste et citoyenne (7 membres) disparaîtraient.
C’est « un coup de force contre la démocratie » qui « fait suite à une diminution drastique des temps de parole de l’opposition depuis novembre dernier », dénonce le groupe des insoumis dans un communiqué.
« Une attaque démocratique inédite »
Les communistes, eux, s’insurgent contre « une attaque démocratique inédite dans une région française ». Cela ferait disparaître le temps de parole des élus et les obligerait à licencier les collaborateurs embauchés par le groupe, rappellent les communistes.
« Cette dissolution annoncée des groupes de la gauche serait […] un pas de plus vers […] un muselage pur et dur de la parole de l’opposition », a réagi également le groupe écologiste. Lui n’est pas menacé mais soutient ses collègues de l’opposition de gauche.
Auprès de Libération, la majorité régionale justifie la mesure en dénonçant la volonté des groupes d’opposition de « mettre du désordre dans les travaux, comme ils font ailleurs à l’Assemblée, et une course effrénée à la radicalité entre plusieurs groupes pour tenter d’asseoir un leadership » aboutissant à « des séances où ils tentent le désordre et une opposition qui truste 75 % du temps de parole ».