Énergies fossiles : les pays foncent droit dans le mur

La production mondiale de pétrole (ici une plateforme offshore) devrait continuer d’augmenter au moins jusqu’en 2050. - Flickr/CC0/PDM 1.0 Deed/BSEE
La production mondiale de pétrole (ici une plateforme offshore) devrait continuer d’augmenter au moins jusqu’en 2050. - Flickr/CC0/PDM 1.0 Deed/BSEE
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Les pays producteurs d’énergie fossile condamnent l’humanité à un avenir catastrophique. Telle est la principale conclusion d’un rapport publié le 8 novembre par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et d’éminents instituts de recherche internationaux. Ses auteurs ont estimé l’évolution prévue de la production mondiale de combustibles fossiles à partir des projections des principaux pays producteurs.
Résultat : les gouvernements envisagent de produire en 2030 une quantité de combustibles fossiles plus de deux fois supérieure (110 %) à celle compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C. S’ils persistent dans leur délire carboné, l’objectif de 2 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle devrait lui aussi exploser : leur trajectoire de production actuelle dépasse de 69 % celle permettant de rester sous ce seuil.

Force est de constater que les promesses formulées lors de la signature de l’Accord de Paris, il y a huit ans, sont restées en l’air. Si l’on se fie aux plans des gouvernements, la production mondiale de charbon devrait continuer d’augmenter jusqu’en 2030, et celle de pétrole et de gaz au moins jusqu’en 2050.
Il faudrait faire l’inverse, rappellent les auteurs de ce rapport : viser un arrêt total de la production et de l’usage du charbon avant 2040, et une réduction de trois quarts de la production et de l’usage de pétrole et de gaz d’ici 2050 (par rapport à 2020).
La planète, sans cela, serait plongée en territoire climatique inconnu. Selon le Giec [1], dépasser le seuil des 1,5 °C de réchauffement aurait de lourdes conséquences pour les humains et la biodiversité. Si la température mondiale augmente de plus de 2 °C, l’ensemble des récifs coralliens du globe risquent de disparaître. Les évènements météorologiques extrêmes devraient devenir encore plus fréquents et intenses. Plusieurs centaines de millions de personnes supplémentaires pourraient être exposées aux risques climatiques et à la pauvreté.