Feux en Californie : le témoignage d’un étudiant français

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Climat Monde ForêtsDe gigantesques incendies ravagent l’État de Californie. Nous avons recueilli le témoignage d’Oscar, étudiant en économie à l’université de Berkeley. La totalité du campus est fermée et l’absence de courant rend presque impossible les cours dans l’université.
La Bay Area (la baie de San Francisco) et ses habitants seront encore paralysés mardi 29 octobre, en conséquence des feux de forêts monstres qui sévissent dans le nord de la Californie, dans la région du Sonoma County. « Il y a trois semaines déjà, des feux de forêts et la menace qu’ils posaient du fait des vents forts et d’un pic de sécheresse, ont conduit l’université [de Berkeley] à fermer son campus. La compagnie Pacific Gas & Electricity avait, là aussi, coupé massivement le courant dans la région. Ils ont peur que les câbles électriques tombent » et aggravent l’incendie, selon les explications qu’Oscar Chaix a reçues.
Oscar à la chance d’avoir une résidence épargnée par la coupure d’électricité, « ce n’est pas le cas de tout le quartier ». Nombre de ses amis n’ont plus accès à l’électricité depuis dimanche après-midi, ce qui implique « plus d’eau chaude, plus de frigo, plus de wifi ou de possibilité de charger son téléphone ». Les cours ont été annulés lundi, « et peut-être pour plusieurs jours encore ». La totalité du campus est fermée (hormis une seule bibliothèque), l’absence de courant rendant presque impossible les cours dans l’université. Mais, au-delà du fonctionnement même du campus, le problème est d’y accéder, car les feux de circulation ne fonctionnent plus, ce qui fait « que l’on conduit à l’indonésienne, en improvisant ». Tous les restaurants aux alentours sont également fermés, faute de pouvoir réfrigérer ou cuisiner leur nourriture.

Le problème, cependant, est davantage sanitaire, car la fumée de ces feux de forêt géants, qui descend déjà au niveau de la Bay Area, rend l’air extérieur presque irrespirable. « La fumée arrive chez nous. Même la fenêtre fermée, je me réveille avec l’odeur de cramé dans ma chambre. » La situation est telle que l’administration de l’université a conseillé à ses étudiants de ne pas sortir de chez eux : « On nous dit que l’air est “unhealthy”, au-dessus de 150 AQI [indice de qualité de l’air], qu’il faut mettre des masques, ne pas faire de sport. »

Même si, « à San Francisco, personne ne conteste vraiment le changement climatique », Oscar observe que dans ses conversations avec son entourage, le lien entre ces feux et le changement climatique n’est presque jamais fait, ou du moins « explicité ». Les feux sont un phénomène récurrent dans la région, les habitants ont dû s’y habituer et s’adapter. Par exemple, lorsqu’Oscar était dans le parc national de Yosemite (dans l’est de la Californie), il y a deux semaines, un incendie important l’attendait à son arrivée. Pourtant, selon un garde forestier de cette forêt emblématique, ces incendies sont quelque chose « d’habituel », même de « nécessaire pour la régénération de la forêt »… Jusqu’à quelle fréquence ?
