L’aide humanitaire ne permet pas de supporter le coût du changement climatique

Une opération de sauvetage après un glissement de terrain provoqué par de fortes intempéries, au Brésil, en février 2022. - CC BY 3.0 / Tânia Rêgo/Agência Brasil via Wikimedia Commons
Une opération de sauvetage après un glissement de terrain provoqué par de fortes intempéries, au Brésil, en février 2022. - CC BY 3.0 / Tânia Rêgo/Agência Brasil via Wikimedia Commons
« L’intensification du changement climatique fait peser une pression croissante sur le système humanitaire, qui n’est plus en mesure d’apporter une réponse adéquate. » C’est ce qu’affirme la nouvelle étude sur « l’augmentation des besoins financiers humanitaires liés à des catastrophes climatiques extrêmes ces 20 dernières années » menée par Oxfam et publiée ce mardi 7 juin.
Les besoins de financement des appels humanitaires de l’ONU en raison de conditions climatiques extrêmes dans le monde ont ainsi augmenté de 819 % en vingt ans. Ces besoins financiers sont passés en moyenne de 1,6 milliard de dollars par an entre 2000 et 2002 à 15,5 milliards de dollars par an entre 2019 et 2021.
Selon Oxfam, près de la moitié « des appels de ces cinq dernières années n’ont pas été satisfaits », soit un déficit de financement estimé entre 28 et 33 milliards de dollars. Une dizaine de pays, la plupart en Afrique, sont particulièrement concernés par ce constat, alors qu’ils ne génèrent que 1,4 % des émissions mondiales de CO₂, rapporte Oxfam.
Milliards de dollars et migrations forcées
Le coût du réchauffement climatique est bien supérieur au montant de ces appels d’aides. Oxfam estime que d’ici à 2030, les pertes et les dommages liés au réchauffement climatique dans le monde seraient compris entre 290 et 580 milliards de dollars.
Ces chiffres ne comprennent pas non plus ce qu’induisent ces catastrophes en termes de vies humaines, d’identité culturelle, de connaissances autochtones et locales, de santé humaine, de biodiversité et de territoires. Par exemple en 2021, près de 60 millions de personnes ont dû quitter leur lieu de vie d’origine dans le monde, notamment en raison de la recrudescence de conflits et de catastrophes climatiques.