Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefMines et métaux

L’exploitation minière du fond des océans menace gravement les écosystèmes, selon un rapport

Un rapport publié mardi 19 mai montre que « les conséquences liées à l’exploitation minière dans les eaux profondes pourraient être considérables, graves et répercutées sur plusieurs générations, avec pour principaux effets une perte des espèces et une dégradation des écosystèmes ». Le rapport réfute les arguments des compagnies minières selon lesquels cette exploitation générerait des bénéfices sociaux et économiques pour les économies insulaires du Pacifique.

Cette étude a été commandée par Deep Sea Mining Campaign et MiningWatch Canada. D’après les deux organisations, l’étude, qui synthétise plus de 250 articles sur le sujet, montre un consensus scientifique clair : « L’exploitation des nodules d’eau profonde provoquerait des dégâts irréversibles sur un océan déjà sous pression. Le principe de précaution est justifié et un moratoire est la seule option responsable pour l’avenir. »

Les eaux profondes abritent la plus grande diversité des espèces et des écosystèmes sur Terre. Cette diversité soutient les processus écosystémiques nécessaires au bon fonctionnement des systèmes naturels de la planète. Pour Andrew Chin, auteur principal du nouveau rapport, « ce que nous commençons à peine à comprendre, c’est que ces zones regorgent de formes de vie uniques et merveilleuses, et que les écosystèmes des grands fonds marins forment un domaine interconnecté avec les eaux intermédiaires et de surface par le mouvement des espèces, les flux d’énergie et les courants. Non seulement l’extraction [minière] va détériorer les fonds marins pendant des milliers d’années, mais elle pourrait avoir des conséquences sur le reste de l’océan et sur les personnes qui en dépendent. »
 
Couvrant 30 % de la surface terrestre, l’océan Pacifique est le nouveau front de l’exploitation minière. Les compagnies et leurs investisseurs se livrent à une ruée spéculative pour trouver des gisements. Les nodules polymétalliques — des concrétions rocheuses reposant sur le lit océanique — riches en minerais ont tout particulièrement retenu leur attention.

L’Autorité internationale des fonds marins a déjà émis 30 permis de prospection sur des millions de kilomètres carrés de grands fonds marins des océans Indien, Atlantique et Pacifique. Les investisseurs, tels que l’entreprise canadienne DeepGreen Metals, font pression pour que soient adoptées les dernières réglementations permettant de lancer l’exploitation des grands fonds marins.

  • Photo : Un cachalot et un plongeur en apnée. Si l’exploitation des nodules se développe, les baleines qui plongent en profondeur pourraient être touchées. Image de Willyam, issue du rapport Predicting the Impacts of Mining Deep Sea Polymetallic Nodules in the Pacific Ocean.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende