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9 juillet 2016Pesticides, raréfaction des fleurs, fragmentation de l’habitat… autant de facteurs qui pourraient expliquer la crise que traversent les pollinisateurs, dont les abeilles. Il en est un rarement évoqué, mais qui pourrait avoir un impact important, en particulier en zone urbaine ou industrialisée : la pollution de l’air, en particulier celle à l’ozone.
Selon l’équipe de Kenneth Pratt, de l’université d’Etat de Pennsylvanie, l’ozone réagit chimiquement avec les composés organiques dégagés par les fleurs, et qui aident les pollinisateurs à repérer leur prochain repas. Par exemple, l’alpha-pinène survit presque 40 heures dans un air pur, mais moins de 10 heures lorsque l’ozone s’élève à 60 parties par milliard (ppm), voire moins d’une heure lorsqu’il grimpe à 120 ppm.
Résultat : les fleurs pourraient être repérées moins facilement par les pollinisateurs. Le problème se pose aussi bien pour les espèces spécialistes, qui se focalisent sur une seule molécule, que sur les généralistes, qui préfèrent des « bouquets » de molécules : en raison de l’action différente de l’ozone sur les divers composés, le mélange qui en résulte diffère largement de celui qu’il serait dans un air non pollué.
Selon le résultat des 90 000 modélisations mathématiques menées par les chercheurs, il ne faudrait que 10 minutes pour que 20 % d’une population d’abeilles découvre la source d’émission du bêta-caryophyllène. Du moins dans un air sans ozone : lorsque sa concentration monte à 20 ppm, il leur faut trois heures. Et les résultats sont les mêmes pour les six autres molécules sur lesquelles les chercheurs se sont penchés.
Source : Euractiv
Lien vers l’étude scientifique publiée dans Atmospheric Environment