Le mécanisme des inondations dans l’Aude - un phénomène appelé à se répéter

Dans la nuit du dimanche 14 octobre au lundi, de violents orages accompagnés de fortes précipitations ont frappé plusieurs départements de France : l’Aude, l’Hérault, les Pyrénées-Orientales, l’Aveyron, la Haute-Garonne et le Tarn. Particulièrement violente dans l’Aude, les inondations y ont causé la mort de dix personnes, et ont détruit de nombreuses routes et bâtiments.

On y a relevé une pluviométrie de 200 ml en un jour, soit trois à quatre mois de précipitations.
D’après Patrick Noterman, prévisionniste à Météo France, interrogé par Reporterre, ces épisodes désastreux d’inondations sont dus à trois facteurs : . l’air chaud s’accumule pendant l’été et réchauffe la mer ;
. ensuite l’eau s’évapore et se heurte aux vents froids venant du Nord. Un air plus chaud emmagasine d’avantage d’humidité, donc les quantités d’eaux contenu dans cette masse d’air produisent des pluies abondantes sur les reliefs ;
. et comme la période de chaleur a duré particulièrement longtemps cette année, la masse d’humidité emmagasinée par l’air chaud était très importante : « Nos étés se rallongent, donc la mer est chauffée jusqu’en septembre, octobre, ce qui provoque de fortes précipitations », explique Patrick Noterman.

Le phénomène est d’ailleurs appelé à se reproduire plus fréquemment avec le changement climatique, selon une étude parue dans Climatic Change le 25 septembre. Les chercheurs y prédisent une intensification des pluies extrêmes dans le sud de l’Europe : « Dans le sud de la France - notamment dans le bassin du Rhône -, le nord de l’Italie, le nord de la Grèce et sur les côtes adriatiques, l’augmentation de volume de ces pluies intenses pourrait dépasser 20 % à l’horizon 2100 », selon Yves Tramblay, chercheur à l’IRD et co-auteur de cette étude.
Source : Sarah Hadranne pour Reporterre