Le ministre de la Santé pour l’interdiction des cigarettes électroniques jetables

Les cigarettes électroniques jetables sont particulièrement appréciées par les jeunes, notamment grâce à leur prix bas. - © Eric Beracassat / Hans Lucas / AFP
Les cigarettes électroniques jetables sont particulièrement appréciées par les jeunes, notamment grâce à leur prix bas. - © Eric Beracassat / Hans Lucas / AFP
Lors d’une interview sur France Inter, ce 3 mai, François Braun, ministre de la Santé, s’est dit « favorable » à l’interdiction des cigarettes électroniques jetables — ou « puff ». Il estime qu’elles « amènent une partie jeune de notre population vers le tabagisme ». Il veut « travailler avec les parlementaires ». Cette interdiction pourrait figurer dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale ou dans « d’autres lois avant la fin de l’année », a-t-il annoncé.
Une déclaration qui arrive 24 heures après que l’Australie a annoncé l’interdiction de ces « puff ». « L’Australie doit reconquérir sa position de leader mondial de la lutte antitabac », a estimé le ministre de la Santé et des soins aux personnes âgées du pays, Mark Butler, alors qu’il présentait un plan de 737 millions de dollars (445 millions d’euros) de lutte contre le tabac.
Parmi les mesures annoncées, figurent également l’arrêt de l’importation de cigarettes électroniques (non jetables) sans ordonnance ou la diminution de la concentration en nicotine. En parallèle, la taxe sur le tabac sera augmentée chaque année de 5 %.
« Un fléau environnemental et sanitaire »
En France, de plus en plus de voix soutiennent l’idée d’une interdiction. Un collectif d’une vingtaine de personnalités (médecins, tabacologues et écologistes) a alerté sur le « fléau environnemental et sanitaire » que représente la cigarette électronique jetable dans une tribune au Monde. « Prête à être consommée dès son achat et disponible aussi bien en grandes surfaces que chez les buralistes, elle bénéficie également d’un prix abordable, autour de 9 euros, ce qui la rend particulièrement facile d’accès et d’utilisation », s’inquiétaient les auteurs du texte.
Sa batterie contient du lithium
Le 28 février, l’Académie nationale de médecine sonnait également l’alerte. « Au regard des risques liés au tabagisme, [la cigarette électronique jetable] constitue un piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents », estimait-elle dans un communiqué. Ces dernières peuvent contenir jusqu’à 5 % de nicotine (responsable de la dépendance du consommateur), comme nous l’avons expliqué dans nos colonnes.
Fabriquée à partir de plastique, la cigarette électronique vient s’ajouter aux 4 500 milliards de mégots jetés annuellement dans le monde. Sa batterie contient du lithium, « un danger immédiat et à long terme pour notre environnement », alerte l’Alliance contre le tabac. En novembre 2022, la députée Francesca Pasquini avait déposé une proposition de loi visant à « interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique ». Finalement, l’initiative reviendra donc sans doute au gouvernement.