Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefSanté

Le sable du Sahara, mauvais pour l’air et le climat

Poussières de sable du Sahara à la station de ski du Flaine (Haute-Savoie), le 15 mars 2022.

Un ciel orangé, des vélos ensablés, des montagnes jaunes comme les dunes du Sahara... Depuis le 15 mars au matin, les paysages français ont tourné au sépia. Un phénomène dû au transport de sable d’Afrique du Nord par un vent puissant, le « sirocco ». S’il peut inciter à la contemplation, ce panache de poussière désertique n’est pas sans danger pour la santé, alerte le Service Copernicus pour la surveillance de l’atmosphère (CAMS).

Selon ses prévisions, il devrait donner lieu à des concentrations très élevées de particules PM10 dans l’air, pouvant atteindre jusqu’à 250 microgrammes par mètre cube. Une valeur bien supérieure au seuil moyen sur 24 heures recommandé par l’Union européenne, qui est de 50 microgrammes par centimètre cube.

Le phénomène, particulièrement intense en Espagne et dans le sud de la France, peut occasionner des irritations et des problèmes respiratoires, en particulier pour les personnes fragiles. Comme le rapporte Sud Ouest, une étude parue dans la revue Epidemiology en 2008 avait montré que ces épisodes poussiéreux pouvaient charrier des particules néfastes pour la santé jusqu’à nos latitudes, notamment du nitrate, du sulfate, du cadmium, de l’ammonium, de l’aluminium, du carbone ou encore du sodium.

Polluants et agents pathogènes peuvent également être embarqués dans les bagages de ce sable nomade, comme le rappelait en 2021 le radiologue Thomas Bourdrel dans les colonnes du Monde. La présence de sable du Sahara dans l’air est associée à une augmentation des cas d’asthme et de problèmes oculaires (comme les conjonctivites). Il est par conséquent déconseillé de faire du sport en plein air durant cet épisode, qui devrait atteindre un pic le 16 mars et s’achever le 17 mars.

Le phénomène est naturel et commun en Méditerranée et dans l’Atlantique. Il joue notamment un rôle important pour les plantes et l’océan, fertilisés par le fer et le phosphore contenus dans ces poussières. Les concentrations en particules fines observées aujourd’hui sont cependant exceptionnellement élevées, note Copernicus. Ces tempêtes de sable pourrait également s’intensifier avec le changement climatique, explique-t-il. Cela pourrait avoir de graves conséquences sur la qualité de l’air et les écosystèmes. Selon une étude parue en 2019, les glaciers exposés à ces poussières risquent de devenir plus foncés, ce qui réduirait leur capacité de réflexion des rayonnements du soleil vers l’espace (l’albédo) et pourrait donc accélérer le réchauffement climatique.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela.

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre ne dispose pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1 €. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

Abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre
Fermer Précedent Suivant

legende