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Économie

Le vélo meilleur que la voiture pour l’économie globale, démontre une étude

Comparant les coûts et les bénéfices engendrés par le vélo et la voiture pour la société, une étude se fondant sur le cas de Copenhague montre que le vélo apporte des bénéfices économiques très supérieurs à la voiture.


Pour voyager propre, enfourchez votre vélo ! On s’en doutait, mais maintenant c’est certain : le vélo représente une réelle économie, que ce soit à l’échelle de la société ou à l’échelle individuelle. Une étude, publiée en mai 2015 dans le magazine Ecological Economics par Stefan Gössling, peut désormais le prouver. Pour ce faire, le chercheur a utilisé les travaux réalisés par la ville de Copenhague qui évalue régulièrement les coûts et les bénéfices engendrés par le vélo et la voiture pour la société.

La capitale danoise est le terrain idéal pour évaluer les différents moyens de transports. La voiture et le vélo sont les deux moyens les plus empruntés pour se déplacer et Copenhague affiche depuis 2007 sa volonté de devenir la « meilleure ville au monde pour les cyclistes ». La ville a mis en place des politiques pour encourager les déplacements à vélo, un des objectifs étant de faire passer de 36 % en 2011 à 50 % la proportion de personnes faisant le déplacement domicile/travail en pédalant. Et cette politique contente globalement les habitants : 95 % d’entre eux sont satisfaits de percevoir Copenhague comme une ville de cyclistes.

La volonté de la ville de développer ce mode de transport propre ne date pourtant pas d’hier, et n’a pas toujours été mue par une volonté écologique. Pendant la seconde guerre mondiale et les années 1950, la plupart des déplacements s’effectuaient à vélo, afin d’économiser le carburant. Dans les années 1960, la ville a voulu développer les déplacements individuels en voiture, mais cela pendant une courte période, rapidement stoppée par les chocs pétroliers et l’augmentation des prix.

A partir des années 1980, des manifestations ont réclamé de meilleures conditions pour la pratique du vélo, ce qui a débouché sur la publication en 2002 d’un premier plan en faveur des vélos. Pour évaluer l’efficacité des politiques entreprises depuis ce moment, la ville évalue régulièrement les coûts et les bénéfices engendrés par les modes de déplacements.

Les résultats de l’étude

Pour évaluer et quantifier, plusieurs critères entrent en jeu. Les coûts et les bénéfices ont été calculés à l’échelle collective et à l’échelle individuelle. Sont pris en compte le coût de fonctionnement du véhicule, le temps de trajet, la pollution de l’air, le changement climatique, le bruit, les accidents, la prolongation de l’espérance de vie, la santé, le confort, le sentiment de sécurité, les embouteillages, la détérioration des routes. Chaque donnée est ensuite traduite en euro dépensé par kilomètre.

Au final, Stefan Gössling conclut que chaque kilomètre parcouru à vélo coûte 8 centimes à la société, contre 50 centimes en voiture. Lorsqu’on ne prend en compte que l’échelle collective, le vélo est même rentable pour la société puisqu’il permet un bénéfice de 16 centimes d’euro quand les véhicules motorisés représentent toujours un coût de 50 centimes. Un autre bénéfice difficilement quantifiable est le fait que cette politique cycliste a su attirer les touristes à Copenhague.

L’étude présente pourtant des limites. Certains critères donnent l’avantage à la voiture alors que ce n’est pas forcément légitime. Les accidents, plus dangereux à vélo par exemple, auraient pu être attribués aux coûts engendrés par la voiture. Les plus graves d’entre eux sont systématiquement le résultat d’une collision entre un véhicule motorisé et un vélo. Quantifier les coûts et les bénéfices de chaque critère représente également une difficulté supplémentaire.

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