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ChroniqueJardin sans pétrole

Les insectes pollinisateurs sont indispensables

Dans un printemps très frais, aucun insecte pollinisateur connu ne vole. D’où des inquiétudes pour les cerisiers, tandis que le pêcher est attaqué par des champignons.

Tandis que nous pédalons vers le jardin, les doigts engourdis par le froid, je regrette de n’avoir pas pris mes gants. Dans le jardin, les plantes semblent tétanisées, figées dans leur croissance par le manque de chaleur. Et je m’inquiète pour les cerisiers, dont les fleurs sont là, à portée de regard, magnifiques. Pas la moindre abeille, pas le moindre bourdon pourtant moins frileux pour polliniser les floraisons délicates. Avec une température qui plafonne à 11 °C, il n’y a guère que les mouches pour circuler. Celles qui se posent sur les fleurs sont elles des mouches pollinisatrices ou viennent-elles pondre des œufs, espérant que leurs larves feront leur nid dans les cerises ?

Quelle est cette mouche sur le cerisier ?

C’est souvent la question avec les insectes inconnus du jardin, amis ou ennemis ? J’avoue mon ignorance et je compte sur les uns et les autres pour assurer la paix au jardin. Tout est une question d’équilibre auquel chacune de nos interventions doit concourir.

Large choix de traitements biologiques 

L’urgence du jour va à notre jeune pêcher qui a poussé spontanément le long de la clôture. Je n’ai pas pris la mesure de la rémanence de la cloque, cette maladie fongique qui déforme les feuilles tant et si bien qu’à la fin l’arbre succombe, épuisé. Cet automne, on avait mis du compost à son pied et un tapis de feuilles de consoude pour qu’il se retape mais j’ai oublié cet hiver de le traiter et voilà, à peine les premières feuilles sortent-elles du bourgeon qu’elles sont atteintes des contorsions rougeâtres propres à la cloque. Trop tard, semble indiquer toute la littérature jardinière sur le sujet ! Nous ne pouvons pas rester les bras ballants ! Pour commencer, nous allons déplacer un pied d’ail, dont l’effet antifongique est attesté, dans le périmètre des racines. Puis, chaque fois que nous viendront, nous aspergerons un mélange de bicarbonate et de savon noir (une cuillère à café de chaque dans un litre d’eau). Cette mixture n’a pas les inconvénients de la bouillie bordelaise qui contient du cuivre et dont l’usage régulier finirait par nuire à l’équilibre que nous recherchons. Le choix des traitements biologiques contre la cloque est large : certains préconisent des injections d’huile essentielle de sarriette sous l’écorce, d’autres l’accrochage de bas nylon remplis de coquilles d’œufs dans les branches…

Le jeune pêcher malmené.

C’est un jour frais mais les dernières pluies ont déjà quelques jours et nous pouvons aujourd’hui jouer de la grelinette pour finir d’aménager les dernières parcelles du jardin. Sous les cartons, les vers de terre — et tout spécialement les épigés — ont bien bossé et la végétation a quasiment disparu. Nous traçons des chemins étroits, pelletons la terre sur les parcelles où le carton a été momentanément soulevé puis une fois le carton remis ne place, nous déversons plusieurs brouettes de fumier de cheval, à savoir le crottin et la paille, sur une quinzaine de centimètres. D’après un jardinier plus expérimenté que moi qui m’a indiqué cette méthode, nous devrions pouvoir dès la fin mai y repiquer les concombres, les courges et les courgettes.

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