Les paysans européens condamnent l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande

Des vaches néozélandaises, vues comme une menace sur les prix par les paysans européens qui disent avoir des coûts de production bien supérieurs. - Unsplash / Gulfside Mike
Des vaches néozélandaises, vues comme une menace sur les prix par les paysans européens qui disent avoir des coûts de production bien supérieurs. - Unsplash / Gulfside Mike
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Économie Monde Traités de libre-échangeAprès quatre ans de négociations, l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande ont conclu un accord de libre-échange, jeudi 30 juin. « Cet accord commercial peut contribuer à augmenter de 30 % les échanges commerciaux entre nous », s’est félicitée la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un communiqué, en saluant également « des engagements sociaux et climatiques sans précédent ».
Mais pour le syndicat paysan européen Via Campesina (ECVC), il s’agit d’un traité « obsolète », qui continue « de donner la priorité au commerce de l’agro-exportation et aux élites qui en bénéficient plutôt qu’aux changements nécessaires dont les agriculteur.trice.s, les citoyen.ne.s et la planète ont besoin. »
Normes et concurrence déloyale
Plus précisément, Via Campesina craint une concurrence déloyale aux effets délétères pour les éleveurs européens : « La Nouvelle-Zélande a des coûts de production bien inférieurs à ceux de l’Europe pour certains produits d’origine animale (lait, viande ovine et bovine), qui ont tendance à faire baisser les prix du marché mondial, a-t-elle expliqué dans un communiqué. [Le pays] n’applique pas les normes environnementales, de bien-être animal et climatiques qu’appliquent les agriculteur.trice.s européen.ne.s. »
Le texte doit à présent être réécrit dans sa version juridique finale, traduit puis soumis au Parlement européen. Il sera également discuté par les États membres, probablement en 2023. « Nous évaluerons le projet d’accord en détail […] de manière à vérifier que nos intérêts ont bien été pris en compte », a prévenu le ministre français du Commerce extérieur, Franck Riester, tout en saluant « l’inclusion de l’accord de Paris comme élément essentiel » et l’existence de « protections pour nos filières agricoles sensibles » dans le texte.