Mots de soutien, associations, pollution, gypaète barbu... l’édito des lecteurs de Reporterre

Durée de lecture : 9 minutes
Culture et idéesVoici comme chaque mois le courrier des lecteurs de Reporterre, une sélection des nombreux courriels que nous recevons tous les jours. Gentils messages de soutien, réactions à des articles, coups de cœur, coups de gueule, témoignages… cette tribune mensuelle vous est ouverte. Merci de nous lire et de réagir !
Si vous souhaitez participer au courrier des lecteurs, n’hésitez pas à nous envoyer un courriel à planete (arobase) reporterre.net , en spécifiant [courrier des lecteurs] dans l’objet. À bientôt !
Lecteurs, lectrices, vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire, à réagir à nos articles, à les partager…Chaque encouragement, critique constructive, petit mot écrit sur un bout de papier, ou mel de témoignage nous touche et c’est aussi pour cela que l’on continue et que l’on persévère : nous ne sommes pas seuls !
Vous l’avez peut-être remarqué, l’Appel à Dons de Noël a été un succès. Merci à chacun et à chacune d’entre vous.
Et merci aussi pour les gentils mots que vous nous avez adressés avec vos dons. En voici trois parmi tant. Bon Noël et joyeuse année.
Cher Reporterre, Voici une petit contribution pour soutenir votre travail si précieux ! Mon petit doigt me dit que 2017 va être encore une année riche en événements... Mais grâce à vous, les « cellules imaginales » sont de plus en plus nombreuses.
Sophie Chaduteau
Merci pour cette presse indépendante et objective, non soumise aux lobbies et aux domaines financiers... Avec de bons articles de fond. Très cordialement à vous, et bonnes fêtes.
Patrick Le Meignen
Dans ce moment où les appels à soutien sont nombreux, je privilégie la presse engagée, et donc Reporterre, dont la forme et le fond me correspondent. Cordialement à vous tous.
Yves Ravard
- Comme Sophie, Patrick et Yves, merci de soutenir le quotidien de l’écologie.
Le retour du gypaète barbu, rapace impérial et fascinant

Je viens de découvrir votre article intéressant et bien documenté.
Je m’étonne toutefois que vous invitiez les lecteurs à découvrir les aires de gypaètes, espèce particulièrement sensible au dérangement pendant la période de reproduction. Dans les Pyrénées, nous considérons que les activités humaines se déroulant à moins de 700 mètres de l’aire sont potentiellement dérangeantes. Vous insistez, à juste titre, sur le fait que le dérangement intentionnel est réprimé. Sauf que, dans l’article, ne sont pointés que les sports extrêmes.
Connaissant l’attrait de cette spectaculaire espèce pour les photographes amateurs, un avertissement insistant sur les risques que font prendre ceux qui seraient tentés par le cliché du siècle de gypaètes à l’aire aurait été non seulement bienvenu, mais indispensable…
Sachant votre engagement sans concession pour la conservation du patrimoine naturel, je suis sûr que vous saurez corriger cette omission.
Alain
Les syndicats s’inquiètent pour l’emploi dans les associations environnementales

Les subventions aux associations de protection de la nature sont drastiquement en baisse. En Auvergne–Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez a préféré subventionner fortement la chasse plutôt que ces associations, soi-disant destinées à des « bobos des villes ». Ce faisant, les pouvoirs politiques font des économies, mais aussi agissent politiquement en s’attaquant à des associations qui s’opposent à leurs projets d’aménagement devant les tribunaux.
De nombreuses associations doivent licencier massivement leurs salariés, comme la Frapna, des associations en Picardie, dans le Nord, l’Alsace, la Paca… Bretagne Vivante, impliquée dans la lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, va, elle aussi, réduire ses effectifs.
Pourtant les associations de protection de la nature jouent un rôle essentiel pour l’environnement. Elles gèrent des espaces protégés, proposent de l’éducation à la nature pour tout public et des formations pour les professionnels. Elles effectuent des études naturalistes pour mieux connaître les écosystèmes ou évaluer l’impact écologique d’un aménagement. Certaines jouent aussi un rôle juridique en matière d’infractions (chasse d’espèces protégées, pollutions…) et de projets d’aménagement. Elles sont impliquées dans les enquêtes publiques et les commissions (dans des agences de l’eau, des structures d’aménagement…).
Qu’elles soient nationales, régionales ou locales, généralistes ou spécialisées, ces associations sont indispensables à l’intérêt général. À cause de politiques hostiles, elles risquent de ne plus pouvoir assurer correctement leurs missions. Il est urgent de les soutenir, en adhérant et en participant à leurs activités. Voilà une bonne résolution pour 2017 !
Clément, fidèle lecteur de Reporterre et bénévole dans des associations de protection de la nature
« Pour changer de paradigme, créons un énorme moyen d’information ! »
Au début des années 1970, je lisais Le Sauvage, La Gueule ouverte, la chronique de l’énergie solaire par Reiser dans Charlie Hebdo, Ivan Illich, Herbert Marcuse… J’avais de l’espoir !
Quarante-six ans ont passé, la dégradation de l’environnement a atteint un point de non-retour et j’observe une boulimie de destruction, un acharnement sans borne à la prédation qui me stupéfie.
Pourtant, je constate que l’immense majorité des gens croient en cette société. Ils se disent que oui, bien sûr, il faut trier ses ordures, ne pas gaspiller l’eau, mais qu’il est tout à fait naturel de continuer à produire et à profiter des biens de consommation offerts par cette société. Tout se passe comme si notre façon de vivre découlait d’une force naturelle et inéluctable.
Je me dis qu’Hervé Kempf a raison quand il parle de l’endoctrinement qu’exerce la doctrine libérale par l’intermédiaire de l’éducation, des médias et des politiques. Je pense à cette majorité de Français en train d’avaler et de digérer le journal télévisé de 20 h, pour enchaîner avec un match de foot ou une série télévisée avant d’aller se coucher et de repartir au boulot le lendemain matin. Nous croyons décider, mais notre autonomie est grignotée un peu plus chaque jour.
Que faire ? Aujourd’hui, je lis Reporterre, Basta, Silence, L’Âge de faire, La Décroissance, Kaizen… Je m’intéresse à une multitude d’associations, je participe aux journées de la transition, je vais aux conférences de Pierre Rabhi… Mais il faut le vouloir pour accéder à ces informations alternatives, alors que la presse officielle est omniprésente et facile d’accès.
Rien ne changera, sauf peut-être si les catastrophes climatiques et économiques se multiplient. Ou alors — véritable utopie —, si toutes celles et tous ceux qui pensent que le « produire plus, consommer plus, pour plus de profits » est la cause de tous les dérèglements s’associent pour créer un énorme moyen d’information. Il faut changer de paradigme ! Alors, Reporterre, ce rassemblement est-il possible ?
Bravo pour votre travail !
Gérard
« À Romainville, la densification se fait au détriment de la viabilité »
S’il permet de développer les transports et la construction de nouveaux logements nécessaires, le Grand Paris est le « nouvel eldorado » (d’après les termes même d’un commissaire-enquêteur) des promoteurs au mépris dans certaines villes, des citoyens et de toute considération écologique.
À Romainville (Seine-Saint-Denis, 93), ils sont présents en nombre, ils bâtissent en style pastiche, sur dalles, sur nos rares espaces publics (sur notre seule place du marché !), sur des parcelles hautement polluées et aux très proches abords de la Corniche-des-Forts, qui a pourtant vocation à devenir un grand parc naturel et urbain pour le nord-est parisien. Les rénovations Anru, se retrouvent de nouveau enfermées par des immeubles privés et les infrastructures publiques accompagnant ce développement sont inexistantes…
Une pétition est en cours qui a recueilli plus de 1.000 signatures, des recours sont lancés par les associations et les riverains, mais tout est verrouillé et les attentes citoyennes sont complètement occultées. Et de nombreux témoignages arrivent de riverains des communes voisines qui vivent des situations similaires...
Cette densification accélérée se fait au détriment de villes viables socialement, économiquement et écologiquement sur le long terme, ce dont nous avons cruellement besoin dans le 93, peut-être encore plus qu’ailleurs !
Ailleurs justement, dans le nord de l’Europe, mais aussi en France, certaines villes sont exemplaires et développent un urbanisme de qualité, des espaces verts, des circulations douces permettant à chacun de trouver sa place, de réduire la pollution, d’améliorer la qualité de vie ! Pourquoi ne serait-ce pas le cas dans le 93 ?
Julie
Antoine Waechter, l’autre candidat écolo à la présidentielle

À ce jour, et malgré mes demandes répétées par courrier postal traditionnel (que je préfère, compte tenu des consommations d’électricité gigantesques liées à l’usage d’Internet, et aussi parce que je souhaite continuer à vivre simplement, c’est-à-dire sans ordinateur), vous n’avez toujours pas diffusé l’information de l’existence d’un autre candidat écologiste à la prochaine élection présidentielle, à savoir Antoine Waechter. Est-ce intentionnel, eu égard à votre ligne éditoriale ? S’agit-il d’un oubli ? Autre chose ? Je ne comprends pas. Merci d’avance de m’éclairer.
Meilleures salutations.
Mercklin
- Reporterre — Vous avez raison. Hervé Kempf a rencontré Antoine Waechter, mais le « Une minute, une question » qu’il a enregistré avec lui n’était pas d’une qualité technique suffisante pour être mis en ligne sur notre site. Nous reviendrons sur cette candidature en début d’année prochaine. Votre message a par ailleurs attisé la curiosité de l’équipe… Comment faites-vous pour consulter Reporterre sans ordinateur ?
Pic de pollution à Paris
J’habite à Pantin–Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), où les immeubles de grande taille sont peu nombreux. Dès lors qu’on habite au cinquième étage, on peut voir très loin. C’est mon cas.
Aujourd’hui, il fait beau. Une partie du ciel est bleue, une partie seulement. Car, quand je regarde en direction de Paris, des bâtiments distants de moins d’un kilomètre ne sont plus visibles, car enfouis dans un brouillard gris-ocre qui tranche nettement avec le ciel bleu.
C’est plus qu’inquiétant. Cela rappelle les images que l’on a parfois de villes chinoises. Il faut vraiment arrêter avec la voiture.
Nicolas