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Quotidien

Pour comparer les smartphones, bientôt une note de « durabilité »

Un indice de durabilité sera indiqué sur les smartphones mi-2024.

À partir de mi-2024, les smartphones devront afficher un indice de durabilité, en fonction de leur obsolescence. Les principaux critères de notation font l’objet d’une consultation publique.

Et s’il était possible de savoir, d’un seul coup d’œil, qu’un modèle de smartphone est plus durable qu’un autre ? Et donc de choisir son appareil en fonction de sa propension à durer dans le temps ? Ce devrait être le cas dans moins d’un an en France. En magasins comme en ligne, les appareils devront afficher un indice de durabilité, sous forme d’une note sur 10.

Reste à savoir jusqu’à quel point il sera fiable. Prévu par la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite loi Agec), il remplacera l’indice de réparabilité, en vigueur depuis début 2021. Le nouvel indice est plus large puisqu’il intègre notamment, en plus de la facilité de réparation, une évaluation de la robustesse des appareils.

Résumer le tout sous forme d’une note est un objectif ambitieux — périlleux, diront les sceptiques — tant la définition des critères nécessite des discussions pointues.

« L’exercice n’était pas simple, reconnaît Laetitia Vasseur, déléguée générale de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), qui a participé aux groupes de travail, aux côtés des fabricants, sous l’égide des pouvoirs publics. Mais je pense qu’on est parvenu à un projet d’indice intégrant de nombreuses informations importantes, d’ordinaire non accessibles aux consommateurs. Même s’il faudra certainement l’améliorer à l’usage. »

Une méthode à approfondir

Les grilles de notation figurent dans une série de projets de décrets et arrêtés, pour lesquels le ministère de la Transition écologique a ouvert une consultation publique jusqu’au 27 septembre. La fiabilité pèsera pour 45 % de la note. Selon le projet, elle intègrera, entre autres, une mesure de la résistance de l’écran aux rayures, une autre sur la protection contre l’eau et les poussières (via l’indice « IP » que les spécialistes repèrent déjà sur les fiches techniques des appareils) et un test de résistance aux chutes.

En revanche, pas de critère de résistance du téléphone à la flexion, faute de méthode de mesure commune aux différents fabricants, souligne HOP. De façon générale, l’association souligne, dans un Livre blanc décryptant le projet dans le détail, que l’élaboration de l’indice a parfois buté sur l’absence de normes ou de tests standardisés.

Tableau résumant les principaux critères de l’indice de durabilité, dans le Livre blanc de Hop.

La fiabilité des smartphones prendra aussi en compte la durée de fourniture des mises à jour. Et un bonus sera accordé aux marques offrant une garantie plus longue que le minimum légal. La réparabilité est le deuxième grand poste de l’indice (également 45 % de la note), reprenant les évaluations de l’ancien indice de réparabilité (facilité de démontage, pièces de rechange…). Le tout est complété par les possibilités d’évolution de l’appareil (10 % de la note).

TV et lave-linge seront concernés

Outre les téléphones, les téléviseurs et les lave-linge devront eux aussi afficher un indice de durabilité. En plus d’informer les acheteurs, l’objectif est de susciter l’émulation entre fabricants : pour améliorer leurs notes, ils pourraient chercher à concevoir des appareils plus durables.

Halte à l’obsolescence programmée, qui estime que le projet peut encore être amélioré, incite les citoyens à participer à la consultation publique. Pour les smartphones, l’association déplore, par exemple, la non prise en compte des risques d’obsolescence liés à des mises à jour mal maîtrisées.

Il est vrai que la création d’un tel indice peut parfois virer au casse-tête. Et nécessiter de difficiles arbitrages, souligne HOP dans son Livre blanc, « par exemple entre la recherche de la durabilité et la recherche de la plus faible empreinte carbone ». Un ordinateur ou un téléphone doté d’un plus gros processeur sera sans doute utilisable plus longtemps, mais au prix de composants « plus gourmands en technologie voire en ressources naturelles ».

Cela explique que le chantier ait pris du retard : prévu au départ pour le 1er janvier 2024, l’indice de durabilité sera applicable, au plus tôt au milieu de l’année prochaine. Et les ordinateurs portables, qui devaient être concernés également, ont vu l’établissement de leur grille de notation remis à plus tard.

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