Pour l’oligarchie réunie à Davos, les événements climatiques sont le premier risque mondial

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Risques météorologiques et catastrophes naturelles placés en tête des risques pour 2017 par les experts du Forum mondial de Davos.
Le vert, couleur correspondant aux risques environnementaux, est de plus en plus visible sur les graphiques du rapport établi pour l’ouverture du Forum mondial qui se tient à Davos, en Suisse, du 17 au 20 janvier. Celui-ci réunit la crème de l’oligarchie internationale, réunissant plusieurs milliers de chefs d’entreprise et de responsables politiques.
Cette année les phénomènes météorologiques extrêmes sont passés, en termes de probabilité, à la première place du Global risk report 2017 établi par les 750 experts du Forum. Déjà en seconde position en 2014, 2015 et 2016, ils sont suivis par les migrations involontaires, les catastrophes naturelles d’importance majeure, les attaques terroristes importantes et, en 5e position, la fraude ou le vol de données informatiques. Depuis deux ans, les menaces environnementales et sociétales sont passées en tête, dépassant les inquiétudes qui restent réelles, sur les risques économiques.

Ce n’est qu’en 2011 que l’environnement a fait son apparition dans les graphiques du Forum, avec le risque de tempêtes et inondations. En 2012, les experts s’inquiétaient des gaz à effet de serre et craignaient des crises dues à la pénurie d’eau. Idem en 2013, mais l’eau passait de la 5e à la 4e place, les gaz à effet de serre restant 3e. En 2014, les phénomènes climatiques extrêmes passaient à la seconde place et le changement climatique remplaçait le souci de pénurie d’eau à la 4e. En 2015, les phénomènes climatiques extrêmes gardent la seconde place, sans autre souci environnemental, mais en 2016 le classement en désigne trois : les phénomènes climatiques extrêmes, toujours en second, derrière les migrations forcées, en 3e et 4e positions, le ratage de la lutte contre le changement climatique, et les risques de catastrophes naturelles majeures.
Dans une étude publiée début janvier, le réassureur allemand Munich Re a recensé l’an dernier près de 750 évènements (inondations, tempêtes, ouragans, séismes…) au niveau mondial, contre 730 en 2015, pour un montant de dommages de l’ordre de 175 milliards de $ (environ 167 milliards d’€). Un chiffre en progression de près de 70 % par rapport en 2015.
L’ouragan Matthew a tué des centaines de personnes en Haïti, et le typhon Meranti a laissé sur son passage, un sillage de destruction aux Philippines, à Taiwan et en Chine, causant pour plusieurs milliards de dollars de dommages. Aux États-Unis, Chine et au Japon, les ouragans dévastateurs et les tremblements de terre de l’année dernière ont aussi montré leur capacité de perturber les grandes économies.
En France, le coût des inondations de mai a été estimé entre 900 millions d’€ et 1,4 milliard d€, comme celles de la Bavière (Allemagne) en juin. Les tremblements de terre d’août et de novembre en Italie, en Ombrie, en Nouvelle Zélande, en Indonésie, et ceux du Japon où les spécialistes ont enregistré environ 500 séismes l’année dernière, ont causé des destructions massives sur les infrastructures. Sont aussi entrés en ligne de compte les incendies dans le Tennessee (États-Unis) et dans l’Alberta (Canada), les inondations en Louisiane (États-Unis), le Typhon Sarika en Chine, l’éruption en Équateur du volcan Tungurahua
Après les événements climatiques extrêmes et les désastres, la préoccupation dominante est la migration involontaire à grande échelle, reflet du grand nombre d’immigrants et de réfugiés arrivés en Europe, fuyant la Syrie déchirée par la guerre.
Les attaques terroristes à Orlando, à Bruxelles, à Nice, à Berlin et à Istanbul ont contribué à placer ce risque en quatrième position. Ensuite, en cinquième rang, le piratage des données informatiques par la Russie et d’autres cyber envahisseurs, est une menace montante.
Le rapport se termine sur l’annonce des enjeux de la « quatrième révolution industrielle » et la réglementation des technologies émergentes, les biotechnologies, jugées trop encadrées par les auteurs du rapport, et l’intelligence artificielle qui l’est assez peu, avec les risques liés au fait de laisser l’AI prendre trop de décisions cruciales et aussi, la question de savoir comment gérer l’apparition de machines dont l’intelligence dépasse l’intelligence humaine.
- Télécharger le rapport : Global risk report 2017