Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefClimat

Prenez moins l’avion : le surprenant conseil du PDG d’Aéroports de Paris

Un avion, illustration.

« Si, demain matin, le trafic aérien devait décroître, ce ne serait pas une tragédie existentielle pour nous. » Cette phrase prononcée par Augustin de Romanet sur BFM-TV le 19 septembre peut surprendre.

Le président du groupe Aéroports de Paris (ADP) qui se félicitait encore au début du mois d’août du « trafic record » enregistré à Orly (Val-de-Marne), invite désormais les citoyens à « être aussi raisonnables que possible ».

Augustin de Romanet a reconnu qu’une « période de transition » d’une durée de 20 à 30 ans allait être nécessaire avant d’avoir des avions propulsés à « l’électricité verte », à l’hydrogène, ou au moyen de « carburants durables ». Tant que le transport aérien ne sera pas « décarboné », il faudra donc « accepter une certaine modération dans les pays qui ont déjà profité de la croissance du transport aérien », a-t-il poursuivi, sous les yeux ébahis de la journaliste de BFM.

Le PDG admet que « l’avion vert » ne sera pas prêt en 2035

Il est rare qu’un acteur aussi puissant du secteur admette que « l’avion vert » ne sera pas prêt en 2035 – ce que prétend pourtant Emmanuel Macron lui-même. Cette prise de position inhabituelle a donc été saluée par certains, comme le collectif Non au terminal T4, qui lutte contre l’extension de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle (Val-d’Oise).

Mais ses membres rappellent qu’« il y a une dizaine de projets d’extension d’aéroports à Nice, Marseille, Lille, Montpellier, etc. qui feraient augmenter nos émissions, alors qu’il faut les diviser par deux d’ici 2030 ». À voir si Augustin de Romanet ira plus loin à l’avenir, en prenant position sur ces projets, et en plaidant pour une régulation globale du secteur, ou s’il restera cantonné à la responsabilisation individuelle des voyageurs.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela.

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre ne dispose pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1 €. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

Abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre
Fermer Précedent Suivant

legende