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18 avril 2018Les étudiants de Sciences Po Paris ont lancé ce matin mercredi 18 avril l’occupation de l’antenne principale de l’Institut d’Études Politiques, sise rue Saint-Guillaume, dans le 7e arrondissement. Une assemblée générale le 17 avril avait acté l’occupation reconductible de l’école.
L’action s’inscrit dans le mouvement étudiant actuel contre la sélection à l’entrée de l’université, et demande comme les autres le retrait de la loi ORE. Toutefois, le caractère sélectif de Sciences Po – dont les étudiants sont triés sur le volet par un concours d’entrée rigoureux – conduit les occupants à remettre en cause les fondements de leur propre établissement. Ils s’en expliquent dans un communiqué, daté d’aujourd’hui et publié sous le nom "Sciences Po en lutte" :
« En tant qu’étudiant.e.s à Sciences Po, certaine.s diront que nous n’avons pas notre mot à dire dans le mouvement social étudiant actuel contre la sélection, puisque notre école est par essence sélective : nous estimons que notre école sert de laboratoire aux politiques d’éducation néolibérales et racistes telles que celles orchestrées aujourd’hui par le gouvernement. »
Aussi, sur le modèle des autres occupations en cours, les étudiants revendiquent un espace d’expérimentation dans la production des savoirs : « Nous occupons Sciences Po contre leurs contrôles et leurs caméras, et avec notre désir de faire de notre école un lieu de rencontre et d’émancipation ; contre leur néo-management, nous affirmons l’entraide, la solidarité, l’autogestion et la lutte concrète et efficace contre toutes les formes d’oppression. »
Autre particularité de l’école : Macron en vient. Ce qui ne manque pas de susciter l’ironie des occupants : « Nous occupons Sciences Po parce que Macron en est sorti, et que nous ne voulons pas finir comme lui. »
Source : Maxime Lerolle pour Reporterre