Une marée noire souille les côtes du Brésil depuis des mois
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Monde Eau et rivièresUne mystérieuse marée noire souille depuis des mois des dizaines de plages et mangroves du littoral brésilien, et pourrait même atteindre Rio de Janeiro.
C’est dans une zone située à environ 700 km des côtes brésiliennes que se trouve l’origine du mazout qui souille actuellement près de 2250 km du littoral brésilien.
« Les résultat des études montrent que cela provient des eaux internationales », explique Yara Schaeffer-Novelli, professeure à l’Université de São Paulo (USP), océanographe, et membre-fondatrice de l’ONG Institut BiomaBrasil. « Le pétrole qui s’échoue a un aspect très ancien, travaillé par la mer. Cela fait de longues semaines qu’il dérive dans l’océan, probablement depuis la fin du mois de juin », ajoute celle qui est l’une des plus importantes spécialistes du Brésil des pollutions par hydrocarbures.
Plus de 1.000 tonnes de mazout qui ont été ramassées sur 201 plages. « Les hypothèses visent un cargo, de type supertanker voire une collision maritime. C’est probablement un supertanker transportant du pétrole vénézuélien ou peut-être aussi un transfert de bateau à bateau qui a mal tourné », détaille Yara Schaeffer-Novelli. Autre hypothèse : « En raison du blocus américain sur le Venezuela, certains bateaux marchands naviguent avec leur AIS (Système d’identification automatique maritime) éteint pour échapper à la surveillance. En cas d’incident, cela reste bien évidemment caché ».
En tout cas, le plan d’intervention prévu pour les marées noires n’a pas été actionné par le gouvernement de M. Bolsonaro.
La saison touristique approche. Le littoral brésilien est la principale source de revenus des populations de ces États qui figurent déjà parmi les plus pauvres du Brésil. Les premières interdictions de consommer les produits marins apparaissent. Les zones polluées vont parfois être très complexes à nettoyer, comme la mangrove, cet écosystème de marais maritime spécifique du Nordeste. L’ampleur géographique de la catastrophe grandit chaque jour sans que l’on sache exactement jusqu’où…
- Source : Basta !