Une scène de crime pour dénoncer le désastre du Mondial au Qatar

Des activistes ont dénoncé la Coupe du monde au Qatar avec un die-in, en simulant une scène de crime, à Paris, le 20 novembre 2022. - © Pablo Patarin / Reporterre
Des activistes ont dénoncé la Coupe du monde au Qatar avec un die-in, en simulant une scène de crime, à Paris, le 20 novembre 2022. - © Pablo Patarin / Reporterre
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Qatar 2022 Sports LuttesS’effondrant sur le sol pour simuler leur mort, des activistes ont dénoncé à Paris la tenue de la Coupe du monde de football, qui a démarré au Qatar.
Paris, reportage
Quelques minutes d’échauffement avant que le coup d’envoi ne soit donné place de la République, à Paris. La rencontre fictive entre le Qatar et le Danemark ne dure que quelques minutes, avant le tournant du match : un carton rouge pour le Qatar. Des ballons crevés inondent le terrain avant que des dizaines de supporters ne l’envahissent. Puis, ils s’écroulent sur la pelouse, comme asphyxiés. Alors qu’au même moment, à quelque 6 000 km, le coup d’envoi du véritable match d’ouverture de la Coupe du monde de football entre le Qatar et l’Équateur est donné, plusieurs mouvements entendaient lancer les « contre-festivités » le dimanche 20 novembre.
- Plusieurs dizaines d’activistes ont participé à l’action. © Pablo Patarin / Reporterre
Ce die-in (forme de manifestation dans laquelle les participants simulent la mort), organisé par les collectifs un Bruit qui court, Fridays for Future France, Carton rouge pour le Qatar et On est prêt, entendait dénoncer l’inaction de la Fifa et des pouvoirs publics dans l’organisation du Mondial. Des critiques qui découlent notamment de la mort de 6 500 ouvriers dans la construction de stades climatisés, au sein d’un pays où les droits humains sont sans cesse bafoués.
- Les militants ont simulé une scène de crime pour rappeler les 6 500 ouvriers morts au Qatar. © Pablo Patarin / Reporterre
« Aberration écologique »
Pablo Flye, porte-parole du mouvement Fridays for Future France, a évoqué « les conditions abominables de travail de véritables esclaves modernes. Ce sont des travailleurs migrants, retenus contre leur gré par le droit qatari ». Dans la matinée, la statue place de la République avait été affublée d’un maillot blanc « Qatar pue la mort », avant d’être retiré rapidement par les forces de police. « L’aberration écologique » était aussi au cœur des discours : « Six stades climatisés à usage unique ont été construits sur place, notamment par des entreprises françaises comme Vinci. Une navette quotidienne en avion conduira les supporters du stade à l’hôtel… Nous voulons un autre foot ! »
- Des cartons rouges ont été donnés au Qatar. © Pablo Patarin / Reporterre
À la fin de l’action collective et du die-in, les militants sont allés rencontrer des spectateurs afin de collecter des idées de mobilisations à réaliser pendant le Mondial. Contrairement à Fridays for Future, le collectif Carton rouge pour le Qatar appelle déjà au boycott : « Il n’y a pas d’événement qui rassemble autant de gens à l’international. Il faut s’en saisir pour promouvoir un autre monde. » Parmi ses membres, Zak, aussi militant à Extinction Rebellion, détaille la stratégie des semaines à venir : « On a déjà mené à bien plusieurs actions coups-de-poing ces dernières semaines. À présent, on veut organiser des contre-soirées festives, pour montrer que l’on peut s’amuser autrement. »
Une carte interactive a été mise en place pour recenser ces événements alternatifs partout en France. Tournois de foot, concerts, spectacles et soirées seront l’occasion de promouvoir une autre vision du sport, plus populaire et respectueuse de l’environnement.