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15 juin 2020Un discours de vingt minutes, mais sans éléments concrets. Si pendant son allocution aux Français, dimanche 14 juin, Emmanuel Macron a répété les mots « reconstruction et économie écologiques » , à plus de dix reprises, les actes esquissés restent assez vagues, le contenu des mesures à venir plus que flou. Au-delà de l’affichage, l’écologie est restée en arrière-plan.
Seules quelques phrases mentionnent les orientations prises par le gouvernement en la matière. Il s’appuiera notamment sur les travaux de la Convention citoyenne, ces 150 citoyens tirés au sort et sélectionnés pour élaborer des politiques climatiques et dont on attend les propositions dans la semaine.
Il nous faut créer les emplois de demain par la reconstruction écologique qui réconcilie production et climat : avec un plan de modernisation du pays autour de la rénovation thermique de nos bâtiments, des transports moins polluants, du soutien aux industries vertes. Cela passera aussi par l’accélération de notre stratégie maritime, nous qui sommes la deuxième puissance océanique mondiale. La convention citoyenne rendra dans quelques jours son travail, qui contribuera à ce projet.
Au cours de son discours, Emmanuel Macron a appelé à « travailler et produire davantage », pour « bâtir un modèle économique durable ». Sur les réseaux, les associations écologistes et les partis politique de gauche ont vite réagi. Greenpeace a estimé qu’il évoluait dans une réalité parallèle.
E. Macron évolue dans une réalité parallèle, où les discours ne sont plus corrélés aux faits. Il parle de reconstruction de l’économie par l’écologie, mais des milliards sont consentis à l’automobile et l’aérien, tandis que le ferroviaire est totalement abandonné. #macron20h
— Clément Sénéchal (@ClemSenechal) June 14, 2020
Europe-Ecologie- les-Verts a appelé à passer aux actes. Attac a regretté que le gouvernement n’évolue pas sur la fiscalité des riches.
Finalement, pendant 18 minutes, le Président a égrené les éléments de langage avec un haut degré d’auto satisfaction : « Nous n’avons pas à rougir mes chers compatriotes de notre bilan ». « Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait », avec quelques piques lancées à ceux qui voudraient critiquer sa gestion de la crise : « Je ne crois pas que surmonter les défis qui sont devant nous consiste à revenir en arrière, non ».
Sur les questions sociales, le racisme n’a été mentionné qu’une seule fois et les violences policières largement ignorées alors que des mobilisations secouent le pays depuis plusieurs semaines.
Source : Reporterre.
Photo : capture d’écran du discours.