Bloquer un funeste projet d’autoroute, c’est possible

Le collectif citoyen la Voie est libre qui lutte contre le projet autoroutier entre Toulouse et Castres organisait une grande marche de quatre jours, en 2022. - © François Laurens / Hans Lucas via AFP
Le collectif citoyen la Voie est libre qui lutte contre le projet autoroutier entre Toulouse et Castres organisait une grande marche de quatre jours, en 2022. - © François Laurens / Hans Lucas via AFP
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Autoroutes LuttesDans cette tribune, des opposants victorieux au projet autoroutier A45 soutiennent ceux qui luttent contre le projet Toulouse-Castres et le contournement de Rouen : « Notre solidarité vaut plus que leurs tractopelles. »
La coordination des opposants à l’A45 (entre Lyon et Saint-Étienne) apporte son plein et entier soutien aux mobilisations contre les projets autoroutiers Toulouse-Castres A69 — 22 et 23 avril — et contournement est de Rouen A133/A134 — du 6 au 8 mai.
Bitumer la nature, artificialiser les terres agricoles, exproprier les habitant.e.s et paysan.ne.s, détruire la biodiversité, accroître les pollutions, aggraver le réchauffement climatique, voilà quel est le projet de celles et ceux qui, en 2023, veulent encore nous imposer, quoi qu’il en coûte, la construction de nouvelles et funestes infrastructures autoroutières.
Nous nous sommes mobilisés sans relâche pendant des années pour empêcher la construction de l’A45, une deuxième autoroute payante et parallèle à l’autoroute existante et gratuite, entre les faubourgs de Lyon et de Saint-Étienne. Nous ne pouvons donc que nous associer aux mobilisations à venir contre les obsolètes projets autoroutiers Toulouse-Castres (A69) et contournement est de Rouen (A133/A134) : il est temps de mettre en déroute ces projets sinistres et surannés. Plein et entier soutien à celles et ceux qui, comme nous, veulent protéger et faire prospérer la vie et s’opposent, avec la plus grande détermination qui soit, aux forces de destruction.
Combien de fois nous a-t-on dit que notre mobilisation citoyenne était vaine ?
Gagner, empêcher ces funestes projets autoroutiers, c’est possible ! Nous l’avons fait. Et pourtant, pas grand monde ne croyait en nous. Combien de fois nous a-t-il été dit que notre mobilisation citoyenne était vaine parce que les financements étaient votés et le concessionnaire désigné ? Combien de fois avons-nous entendu qu’il ne fallait pas s’opposer au « progrès » et que seule une nouvelle autoroute permettrait de désenclaver Saint-Étienne et d’apporter bonheur et prospérité aux territoires traversés par cette autoroute inutile ?

Jamais nous n’avons flanché. Nous avons eu bien sûr nos moments de découragement, mais toujours, nous avons su rebondir. En 2016, Laurent Wauquiez et les lobbys patronaux locaux étaient sûrs d’eux : Vinci allait construire l’A45 dans de brefs délais. Il n’en a rien été. Autour des opposant.e.s historiques, nous avons agglutiné un collectif paysan plus imposant, des naturalistes en lutte, des jeunes de Lyon et de Saint-Étienne... et de nouvelles pratiques pour générer un nouvel élan de mobilisation. Les promoteurs de l’A45 affichaient leur sérénité... mais les 1er et 2 juillet 2017 c’est un coup de tonnerre qui a traversé le ciel lyonnais et stéphanois. Nous avons réuni entre 8 et 10 000 personnes et 120 tracteurs, affichant une détermination à toute épreuve, à l’emplacement même prévu pour une gare de péage de l’autoroute. Le message était passé : ce territoire serait protégé face aux engins de chantier de Vinci.

Dès lors, la crainte de voir les tracteurs s’opposer aux engins de Vinci et une zad s’implanter aux portes de Lyon et de Saint-Étienne a changé la donne : c’est l’opposition à l’A45 qui a grandi et ses partisans qui se sont trouvés démunis et acculés, jusqu’à ce que la Déclaration d’utilité publique (DUP) arrive à échéance en juillet 2020. Ce fut une victoire à plate couture ! Désormais, les alternatives existantes ou nées pendant la lutte, et les solidarités populaires qui ont persisté, font vivre et respirer ces territoires libérés de l’emprise des bétonneurs.
Les 22 et 23 avril sur le tracé de l’A69 Castres-Toulouse et les 6, 7 et 8 mai du côté de Rouen, soyons à nouveau des milliers à nous rassembler à l’appel des opposants locaux et des Soulèvements de la Terre pour renvoyer ces projets destructeurs dans les poubelles de l’Histoire.
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Chèr.e.s ami.e.s mobilisé.e.s contre ces projets, soyez assuré.e.s de recevoir notre plein et entier soutien (et probablement la visite de certain.e.s d’entre nous). Force et courage à vous : notre solidarité et notre détermination collectives valent plus que leurs tractopelles et leurs intimidations !