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12 juin 2019Mercredi 12 juin le Premier ministre, Édouard Philippe, a fait sa déclaration de politique générale devant les députés. Ce discours doit lancer, selon M. Philippe, « l’acte II du quinquennat ». La transition écologique a figuré en bonne place dans sa déclaration, le Premier ministre affirmant que « plus personne n’[avait] le monopole du vert ».
« J’ai mis du temps à considérer que ces enjeux étaient aussi urgents que l’emploi et la sécurité, a-t-il d’abord admis. Je ne suis pas un défenseur de la décroissance, je crois en la science, je sais ce que notre pays doit à son agriculture, j’aime l’industrie et je l’assume, je crois en l’économie de marché régulée, en l’innovation et en la force de la croissance. Je crois possible un modèle économique qui ne condamne pas ceux qui viendront après nous ou qui vivent loin de nous. »
Parmi les annonces, il y a plusieurs confirmations (donc rien de nouveau) :
Il y a aussi quelques nouveautés :
Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé que « les niches anti écologiques, celles qui touchent les très grandes entreprises seront concernées [réexaminées]. Les choix du gouvernement seront annoncés début juillet ».
Il y a également des absents : aucune référence à la future loi foncière, pourtant dans les tuyaux depuis plusieurs mois, a ainsi regretté la Confédération paysanne. « Cette absence est inadmissible alors que les enjeux liés à la question foncière, à savoir l’accaparement et l’artificialisation des terres agricoles, l’installation et la transmission, sont essentiels pour conduire réellement la transformation de notre modèle agricole », a déclaré le syndicat. Pas un mot également sur la Montagne d’or, le projet de mine controversé en Guyane, dont le gouvernement avait esquissé l’abandon, tout en restant ambigu.
Et globalement, les associations écologistes, comme Greenpeace, ont dénoncé « une accélération rhétorique plutôt qu’écologique », pointant les nombreuses contradictions entre le discours de M. Philippe et les actions du gouvernement : « loin d’accélérer, le gouvernement empêche en réalité que les lois mobilités et énergie-climat actuellement en discussion à l’Assemblée nationale soient des outils efficaces de lutte contre les changements climatiques, a affirmé Clément Sénéchal, de Greenpeace France. Il a soutenu une date de fin de vente des véhicules diesel et essence beaucoup trop tardive, s’oppose pour le moment à la taxation du secteur aérien, repousse la transition énergétique de 10 ans en décalant l’objectif de 50 % de nucléaire dans le mix énergétique à 2035 et rejette toute obligation de rénovation des passoires énergétiques. »