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En brefClimat

Crainte et invasive, la fourmi de feu est arrivée en Europe

Les piqûres de fourmis de feu (ici aperçues en Caroline du Sud, aux États-Unis) peuvent provoquer des chocs anaphylactiques.

La fourmi de feu (Solenopsis invicta), l’une des espèces les plus invasives au monde, a pris ses marques en Europe. C’est ce que révèle une équipe de scientifiques dans une étude publiée le 11 septembre dans la revue Current Biology.

Les chercheurs ont identifié 88 nids en Sicile, répartis sur une surface de 4,7 hectares. Cette espèce pourrait s’étendre « à une vitesse alarmante » sur l’ensemble du continent, alerte dans un communiqué Mattia Menchetti, de l’Institut de biologie évolutive espagnol. Cela pourrait avoir des conséquences majeures sur l’environnement et la santé. « Les scientifiques craignent son arrivée depuis des décennies », poursuit l’entomologiste, qui confie n’avoir dans un premier temps « pas cru » à cette découverte.

Originaire d’Amérique du Sud, la fourmi de feu a déjà fait son trou en Australie, en Chine, dans les Caraïbes, au Mexique et aux États-Unis, aidée par le commerce international de plantes. Elle tire son nom de ses piqûres douloureuses, qui peuvent provoquer des chocs anaphylactiques. Entre 1994 et 2004, quatre personnes âgées sont mortes suite à une piqûre de Solenopsis invicta dans des maisons de retraite étasuniennes, indique une étude publiée dans The American Journal of Medicine.

Cette espèce est une « catastrophe à l’échelle de la planète entière », a expliqué le directeur adjoint de l’Institut Écologie et Environnement du CNRS, Philippe Grandcolas, à nos confrères de TF1. Avant d’ajouter : « [Elle] fait littéralement fuir les vertébrés dans les milieux où elle se trouve, ce qui rend ces milieux quasiment infréquentables, y compris pour les humains. »

Paris, Londres ou Barcelone à risque

Selon les auteurs de cette étude, 7 % du continent conviennent aujourd’hui à cette espèce. Le changement climatique pourrait favoriser sa propagation. 50 % des zones urbaines européennes — dont Paris, Londres, Barcelone, Amsterdam, ou encore Rome — sont à risque, avertissent-ils. Le plan des scientifiques pour contenir cette espèce consiste à éradiquer les nids et à surveiller les sites où elle s’est installée, en s’inspirant de ce qu’a fait la Nouvelle-Zélande — seul pays qui est parvenu à s’en débarrasser.

Cette étude paraît quelques jours seulement après la publication d’un rapport de l’IPBES, le « Giec de la biodiversité », alertant sur la croissance fulgurante des espèces exotiques invasives. Ces dernières sont impliquées dans 60 % des extinctions de plantes et d’animaux à travers le monde. L’envolée du commerce international, la dégradation des écosystèmes et le changement climatique contribuent grandement à ce phénomène.

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