Dans l’Hérault, la justice suspend le chantier d’un parc de loisirs

Dégradation de la garrigue de Bayssan, où devait être ouvert le parc, entre 2009 et 2021. - FNE Languedoc-Roussillon
Dégradation de la garrigue de Bayssan, où devait être ouvert le parc, entre 2009 et 2021. - FNE Languedoc-Roussillon
C’est un revers pour le département de l’Hérault. Le 25 mai, le Conseil d’État a suspendu les travaux des « Jardins de la Méditerranée », à Béziers. Ce projet de parc de loisirs artificialiserait une vingtaine d’hectares de garrigue et porterait atteinte à de nombreuses espèces protégées. Simon Popy, président de France Nature Environnement Languedoc-Roussillon (FNE LR) s’est félicité de cette décision qui vient stopper un chantier « que le département avait choisi de lancer en toute illégalité, sans réaction du préfet de l’Hérault ».
Car « sous l’appellation romantique de “jardins” se cachent plusieurs attractions en dur », rappelle FNE. Un restaurant, un pavillon des vins, un phare de plus de 30 mètres de haut, un aquarium, un dôme de réalité virtuelle, une bambouseraie — consommatrice d’eau dans une zone particulièrement sèche et ventée... le tout afin d’accueillir 300 000 visiteurs par an. Un projet de cette envergure aurait dû faire l’objet d’une étude d’impact, d’une demande d’autorisation environnementale — pour le défrichement et la destruction d’espèces protégées — et d’une consultation du public. Ce qui n’a pas été le cas. De premiers travaux ont ainsi débuté fin 2020, suscitant la colère de FNE, qui a porté plainte... avec succès.
« Nous vivons un effondrement écologique planétaire et nous avons des procédures réglementaires qui visent précisément à limiter les dégâts, et à développer la démocratie participative, insiste Simon Popy. Le département de l’Hérault se comporte comme s’il était au-dessus des lois environnementales. Ce type de dérive doit être empêché, et c’est notre rôle d’activer les procédures en vigueur lorsque l’État se montre défaillant. »
L’écrin de verdure qui subsiste aux abords de Béziers pourrait donc être épargné, alors qu’un autre mégaprojet, mitoyen des « Jardins de la Méditerranée », a aussi du plomb dans l’aile : un parc d’attractions géant dédié au cinéma. La semaine dernière, on apprenait en effet dans la presse locale que le maire de Béziers, le très droitier Robert Ménard, ne voulait plus du projet dans l’état actuel,lui préférant une version revue à la baisse — sur 50 hectares et non 150 — et tournée vers les jeux vidéos.