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Eau polluée, travail des enfants : des Camerounais s’opposent à Bolloré

Nettoyage d'une palmeraie au Cameroun, en 2016.

C’est leur première victoire. Le 1er décembre, la justice française a donné raison aux 145 personnes camerounaises opposées à la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) et au groupe Bolloré (détenu par le milliardaire breton Vincent Bolloré). Ce dernier va devoir fournir des documents pour établir la nature exacte de ses liens avec la Socapalm.

Les riverains dénoncent depuis une dizaine d’années la façon dont la Socapalm gère ses exploitations de palmiers au Cameroun. « Notre eau est polluée, les routes ne sont pas entretenues, on ne compte pas les enfants employés par cette société, et les tombes de nos ancêtres sont ensevelies dans les plantations. Voilà pourquoi on lutte », a expliqué à Mediapart Emmanuel Elong, porte-parole de l’association locale des planteurs.

Confrontés au manque d’intérêt des autorités administratives camerounaises, les riverains ont donc décidé de saisir la justice française. Ils veulent prouver que la Socapalm est en réalité une filiale directe du groupe de Vincent Bolloré, pour que celui-ci soit tenu responsable des préjudices qu’ils dénoncent.

Le journal Ouest-France rapporte que la cour d’appel de Versailles a estimé, le 1er décembre, que « la nécessité qu’il soit ordonné aux sociétés Socfin et Socapalm la production des procès-verbaux de leurs assemblées générales » était « caractérisée ». L’objectif : « Déterminer le rôle exact joué par la société Bolloré en leur sein. » La décision est assortie d’une astreinte de 2 000 euros par jour de retard. Le quotidien précise que l’avocat du groupe Bolloré, contacté par l’AFP, n’a pas répondu à leurs questions.

C’est cette affaire qui était à l’origine de la polémique entre le député Louis Boyard (La France insoumise) et l’animateur de télévision Cyril Hanouna. Le 10 novembre, le parlementaire avait évoqué ce procès sur le plateau de l’émission « Touche pas à mon poste », diffusée sur C8 (une chaîne détenue par le groupe Canal+, qui appartient à Vincent Bolloré). Après une altercation verbale violente, Cyril Hanouna avait intimé à Louis Boyard de « fermer sa gueule ».

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