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Quotidien

Édito des lecteurs : en voiture, vivent les énergies alternatives !

Vous avez été (très) nombreux à réagir à notre article qui partait à la recherche de la voiture la plus écolo possible… Carburants de substitution, voiture à la campagne, auto électrique : voici une sélection de vos courriers.

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Symbole anti-écolo par excellence, il est pourtant bien difficile de vivre sans : la voiture ! Voilà pourquoi peut-être, vous avez été aussi nombreux à lire et à apprécier l’article de Juliette Duclos, publié le 26 mars dernier sur Reporterre, et intitulé « J’ai cherché la voiture la plus écolo possible ».

Celles et ceux qui soulignent qu’il y a encore d’autres alternatives que celles citées dans l’article

• […] « Je suis moi même écolo-sensible et passionné d’automobile (et de I-tech en général), ce qui me pose quelques problèmes existentiels. La plupart des informations qui lient ces deux thèmes sont en général déconnectées de la réalité […] ou alors les solutions proposées sont hors de portée d’un portefeuille standard pour la classe moyenne. […] Bref, un article à hauteur du consomm-acteur fait un petit bol d’air, merci. J’avais deux commentaires sur l’article :
. à mon sens, ne pas changer de voiture et l’entretenir (voire la faire évoluer) est déjà un acte écologique en soi et pourtant à contre-courant du discours ambiant sur le sujet ;
. quid des solutions “alternatives”, qui ne représentent certes qu’un pourcentage faible du parc, mais qu’on commence à trouver en occasions ? Hybride (qui amortit les problèmes de l’essence et de l’électrique l’un avec l’autre), rouler au gaz ou à l’éthanol. Il me semble que le gaz, pour qui veut s’acheter une bonne conscience, est l’option la moins pire et à la portée du portefeuille (c’est même une solution potentiellement source d’économie). »
Guillaume Lozenguez

• « Il y a une solution réellement écologique, malheureusement pas en France, mais en Suède ou en Norvège. Il y a déjà quelques années, j’ai vu un reportage sur Arte qui portait sur le carburant. Là-bas, c’est en tirant notre chasse d’eau que l’on fabrique le carburant… En effet, en station d’épuration, nos excréments sont stockés dans des “chambres” et macèrent pour obtenir du gaz qui sera ensuite liquéfié. Et lorsque vous allez faire votre plein, c’est comme si vous aviez un véhicule GPL [gaz de pétrole liquéfié]. Toute voiture thermique est lourdement taxée. Mais cette solution n’est pas près d’arriver en France : merci Total. »
Amélie Mestre

• « Je roule moi-même au GPL et je regrette que cette motorisation n’ait pas été évoquée par votre journaliste. Habitant à la frontière italienne, je vois passer environ 40 % de véhicules utilisant ce carburant. Les avantages sont multiples : zéro émission de particules, pratiquement pas d’oxydes d’azote, utilisation d’un « déchet » de raffinerie qui serait brûlé en torchère, faible coût. Des constructeurs proposent cette motorisation au même prix que l’essence et le diesel. Malheureusement, les lobbies pétrolier et automobile freinent des quatre fers et l’État n’en fait pas la publicité.
Le GNV [gaz naturel pour véhicules] fait aussi une percée, surtout pour les gros véhicules avec les mêmes avantages que le GPL et en plus l’utilisation du gaz issu de la méthanisation des déchets.
Quant à la voiture électrique, ça reste une voiture individuelle dévoreuse d’espace et de matières premières, longue à recharger. Et c’est déjà obsolète avec l’arrivée de la pile à hydrogène, qui n’attend plus que le développement d’un réseau de distribution de gaz. »
Joël Pruvot, Briançon, Hautes-Alpes

• « Merci pour cet article de qualité […]. Il manque cependant quelques points pour être complet :
. en énergie fossile, la motorisation GNV (à ne pas confondre avec GPL), a bien des avantages : moins de particules que l’essence, moins de CO2 que le diesel, moins de bruit aussi. Une partie du pays a déjà les oléoducs qui diminuent le besoin de camions-citernes.
. le véhicule électrique, indépendamment de son effet de mode, a quand même l’avantage d’être moins problématique, non seulement sur la pollution locale mais aussi sur la source du carburant. En effet, rien n’empêche […] l’achat d’énergie verte […].
. Conclure avec l’autopartage, je soutiens tout à fait. Mais le propriétaire du véhicule n’est qu’une partie de la solution. Faire x milliers de km avec une voiture diesel en autopartage ne pollue pas moins que de les faire avec sa propre voiture. »
Marc

Celles qui rappellent la difficulté de vivre à la campagne, alors que l’auteure de l’article habite à Paris

• « Merci pour votre article. Cependant, vous oubliez une catégorie de personnes utilisant la voiture — à laquelle j’appartiens ! Par choix, j’habite en pleine campagne, depuis plusieurs décennies, et la voiture a aussi été mon outil de travail jusqu’à la retraite ; le vélo est inutilisable après un certain âge pour faire les courses (25 km A/R au minimum ) ; d’autre part, les petites routes de campagne, quand elles sont refaites, sont à chaque fois de plus en plus étroites […]. Et je ne parle pas des tracteurs de plus en plus gros dans cette région d’élevage pourtant non intensif. Alors, les vélos, c’est beaucoup trop dangereux […]. Et bien sûr ici, pas de transports en commun de proximité, sauf pour les scolaires. […] Comme vous, j’ai beaucoup réfléchi à avoir une voiture la moins polluante possible, depuis longtemps. Dans les années 1990 […], c’est la voiture diesel qui était recommandée ! Ma solution actuelle est une voiture diesel récente, donc la moins polluante possible, et je ne vais que dans les villes de proximité, transports en commun pour les autres quand je trouve des trains (et non des cars Macron)… […] Bien amicalement et VIVE REPORTERRE ! »
Anne-Marie Faury

Enfin, il y a les défenseurs de la voiture électrique :

La Twizy.

• « Je ne suis moi même pas spécialiste mais je m’informe beaucoup sur le sujet […]. Voici quelques arguments en faveur de la voiture électrique […] :
. Les enjeux de santé publique, tout particulièrement à Paris, où réside l’auteure, ont été peu mis en avant alors que la pollution atmosphérique seule est responsable de 2.500 morts par an dans la capitale, selon le rapport de Santé publique France. […] Il est urgent de réduire l’usage des moteurs essence ou diesel dans Paris si l’on veut que ce désastre sanitaire cesse ;
. L’argument que la voiture électrique pollue beaucoup lors de sa fabrication est véridique […]. Cependant, l’achat d’une voiture électrique d’occasion règle la question, puisqu’une voiture électrique d’occasion à déjà pollué et son impact global ne va que très peu augmenter au fil du temps alors qu’une voiture thermique va continuer à polluer de plus en plus jusqu’à la casse ;
. La question du budget. Les voitures électriques sont, il est vrai, très chères à l’achat (neuf ou occasion), ce qui peut être rédhibitoire. Cependant, hors location de batterie, la voiture électrique est moins chère à l’usage et le prix d’achat est donc amorti au bout de quelques années. Encore faut-il pouvoir se permettre l’investissement initial. Une solution peut être d’acheter une voiturette (Twizy, par exemple) si l’usage le permet. L’impact environnemental en sera réduit d’autant ;
. La pollution par le nucléaire en France. […] À choisir entre polluer un département français (celui où seront enfouis les déchets nucléaires ou celui où aura lieu un accident nucléaire…) et continuer le ravage de l’écosystème mondial avec les gaz d’échappement, le choix est vite fait en ce qui me concerne ;
. Il est urgent de diversifier les sources d’énergie. En France, 1 % des ventes de voitures neuves sont électriques et 99 % sont thermiques. Essayer la voiture électrique, la voiture GPL, la voiture à hydrogène, la voiture hybride ne peut être que bénéfique au regard du monopole du pétrole en France. Les alternatives existent, en Norvège, les voitures électriques et hybrides ont représenté plus de 50 % des ventes en 2017 grâce à un engagement massif de l’État norvégien. […] »
Thibault du Crest

• « Je partage votre souci de mobilité , votre article est intéressant et bien fait. Néanmoins, en ce qui concerne la voiture électrique, même si l’achat […] est un acte de conviction en ce qui concerne son prix […] et parfois son entretien (coût des batteries de démarrage, pneumatiques spéciaux) : à la campagne elle reste peu polluante (j’ai 48.000 km au compteur en 4 ans 1/2) si on la recharge au photovoltaïque domestique en journée, ce que je fais le plus souvent (le déclenchement de la mise en recharge peut se faire à heure prédéterminée). […] Bien écologiquement vôtre, »
Luc Lemaire

• « J’ai vécu 8 ans à Bruxelles sans voiture, en combinant vélo et, occasionnellement, métro/train/autopartage. J’habite maintenant en milieu rural peu peuplé. Pas d’alternative à la voiture personnelle pour se déplacer. Je me suis donc posé… les mêmes questions que vous ! Et je viens d’acheter une voiture électrique :
. le bilan énergétique global ? L’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a publié, si mes souvenirs sont bons, deux études à quelques semaines d’intervalle, la seconde un peu plus positive ;
. l’origine de l’électricité est très majoritairement nucléaire en France, sauf si on développe les énergies renouvelables et locales. Et là peut démarrer le cercle vertueux des véhicules électriques. Nous avons investi 1.800 € supplémentaires dans la coopérative locale et citoyenne CéléWatt. Objectif : développer de nouvelles capacités de production d’électricité verte en proportion de la consommation future de notre Zoe. »
Bertrand Delpeuch, Espagnac-Sainte-Eulalie

La Zoe.

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