En Équateur, les manifestants protestent massivement contre la hausse du prix de l’essence
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La contestation contre le président équatorien, Lenin Moreno, qui a brutalement augmenté le prix de l’essence, se poursuit à Quito. Plusieurs milliers d’indigènes et de paysans équatoriens ont commencé à défiler mercredi 9 octobre dans les rues de la capitale, quadrillée par les forces de l’ordre, lors d’une grande manifestation. La décision du président Moreno de supprimer des subventions des carburants d’un montant total de 1,3 milliard de dollars (l’économie équatorienne est dollarisée) a entraîné des hausses des prix des carburants allant jusqu’à 123 %. Le litre est ainsi passé en moyenne de 0,48 à 0,63 dollar.
Les manifestants, qui se rassemblent dans la capitale depuis lundi, se dirigeaient vers le centre historique, théâtre de violents affrontements les jours précédents. Mardi, le Parlement avait brièvement été envahi. Alors que le cortège principal progressait, femmes indigènes armées de bâtons en tête, un groupe d’étudiants et d’ouvriers a affronté la police à coups de pierres, et celle-ci a riposté en faisant usage de gaz lacrymogène.
Les indigènes, acteurs-clés de ce conflit, affluent vers la capitale depuis les provinces du pays, à pied ou à bord de pick-up, poncho en laine sur les épaules, chapeau traditionnel en feutre sur la tête et bâton en main. Les syndicats et les organisations étudiantes devaient se joindre à cette marche, dans une capitale où les cours ont été suspendus depuis plusieurs jours et où les transports publics se faisaient rares.
Les incidents ont mis sous pression le gouvernement du président Lenin Moreno, un libéral de 66 ans arrivé au pouvoir sous la bannière socialiste. Il a ordonné mardi un couvre-feu nocturne autour des lieux de pouvoir.
M. Moreno, qui avait déplacé lundi le siège du gouvernement vers la capitale économique du pays, Guayaquil (sud-ouest), avait déjà proclamé l’état d’urgence pendant soixante jours afin que les forces armées puissent rétablir l’ordre. Le couvre-feu aura la même durée.
- Source : Le Monde et 20 Minutes