Europe : le texte sur la pollution automobile « vidé par le lobby »

Les normes proposées par le Parlement européen diffèrent très peu de celles déjà en vigueur. - Pxhere/CC0
Les normes proposées par le Parlement européen diffèrent très peu de celles déjà en vigueur. - Pxhere/CC0
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Le Parlement européen a adopté, le 9 novembre, une proposition de nouvelles normes (Euro 7) visant à réduire la pollution automobile. Une réglementation bien en retrait par rapport à l’ambition initiale du texte proposée par la Commission européenne, qui visait le « zéro pollution » d’ici 2050 dans le cadre de son pacte vert.
Ces nouvelles normes diffèrent très peu des normes Euro 6 en vigueur depuis 2014. Certes, les émissions d’oxydes d’azote (NOx), des polluants très toxiques, des véhicules diesel plus polluants devront être alignées sur celles des véhicules à essence. Mais les seuils d’émission de ces derniers n’ont pas été durcis par rapport à Euro 6.
Pour les camions, les seuils d’émission ont été multipliés par deux par rapport à la proposition de la Commission. De surcroît, ces nouvelles normes ne s’appliqueront que trois ans après l’adoption définitive du texte, alors que Bruxelles avait plaidé pour une entrée en vigueur en 2025. Seule avancée, des seuils ont été introduits pour les émissions issues de l’usure des freins et des pneus, qui concernent aussi les véhicules hybrides et électriques.
Face à ce vote, l’eurodéputée écologiste Karima Delli ne décolère pas. « En 2015, après le scandale du “dieselgate” [et des moteurs truqués], on avait tous dit “plus jamais ça”, en promettant d’adopter de nouvelles normes plus sévères et plus protectrices pour les citoyens. Sept ans après, on adopte un texte vidé par le lobby automobile et la France », s’est-elle indignée auprès du journal Le Monde. Chaque année, la pollution de l’air est responsable de plus de 230 000 décès prématurés dans l’Union européenne.