Fukushima n’aurait subi que des vagues de 3 à 4 mètres
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Catastrophes nucléairesL’analyse des photos satellites révèle que le tsunami du 11 mars n’a entraîné que des vagues de trois à quatre mètres de hauteur sur la centrale de Fukushima.
Une cartographie précise des ravages causés par le tsunami du 11 mars sur l’île d’Honshu a été établie à Strasbourg. 900 endroits apparaissent très durement touchés. Quant au site de la centrale de Fukushima-Daiichi et à ses alentours, ils n’ont pas subi d’incursion de la vague.
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Le 11 mars 2011, ce sont 400 kilomètres de côtes de l’île d’Honshu qui ont été touchées par le tsunami déclenché par le séisme d’une magnitude de 9,1 au large de Sendai. En fonction de la hauteur des vagues, des reliefs et de la forme du littoral, les dégâts provoqués par cette succession de vagues -déferlant sur l’océan à plusieurs centaines de kilomètres par heure- sont variables.
Les cartes réalisées par le Service régional de traitement d’image et de télédétection (SERTIT) basé à Strasbourg, montrent très nettement les incursions du tsunami à l’intérieur des terres. Les destructions sont très importantes dans la région de Sendai, et pour cause : près des villes d’Ishinomaki ou de Natori l’eau est entrée sur plusieurs kilomètres. Des quartiers, des pans entiers de villes sont détruits.
« Nous avons identifié 900 endroits, marqués par des carrés rouges, où les dégâts sont majeurs, explique Bernard Allenbach, du SERTIT, ce qui laisse craindre un terrible bilan humain, sachant que les premières vagues sont arrivées environ 10 minutes après le séisme. Combien ont pu fuir ? »
Une vague de 3 ou 4 m à Fukushima-Daiichi
Les dégâts sont moins importants sur la partie sud de la côte cartographiée. Ainsi la région où est installée la centrale de Fukushima-Daiichi n’a pas subi d’incursion du tsunami. Pour cette zone, la hauteur de la vague est estimée à 3 ou 4 mètres, précise Bernard Allenbach. Un peu plus au sud, la région de la centrale jumelle de Fukushima-Daiini est plus touchée.
C’est pourtant Daiichi qui a subi le plus de dégâts. Les bâtiments des réacteurs semblent être légèrement en hauteur par rapport à la mer, contrairement aux pompes qui sont devant et probablement plus exposées aux vagues. C’est aussi la centrale la plus ancienne, où les unités ont été construites entre 1971 et 1979, alors qu’à Fukushima-Daiini elles ont été construites entre 1982 et 1987.
Estimer le bilan humain
Les deux cartes, comptant 200 km de côtes chacune, ont été établies par le SERTIT à partir de 8 images fournies par le satellite SPOT 5 du CNES (France). C’est le centre national d’études spatiales qui a financé le travail de cartographie dans le cadre de la Charte internationale « espace et catastrophes majeures ».
« La première carte a été fournie 45 heures après le séisme, la seconde dès le lundi », précise Bernard Allenbach, et l’ensemble a été immédiatement transmis au Japon. A partir des 900 points rouges, il ne semble pas difficile pour les autorités japonaises, qui possèdent les données démographiques, d’estimer le nombre potentiel de victimes.
Toutes les cartes post-tsunami sont en ligne sur le site du SERTIT en haute résolution : la carte de la partie nord et de la partie sud des 400 km de côte cartographiés, ainsi que plusieurs gros plans.